Uber : nouvelles accusations dans un feuilleton judiciaire sans fin

Uber est maintenant accusé d'avoir mis en place un système organisé pour échapper à la justice.
Uber est maintenant accusé d'avoir mis en place un système organisé pour échapper à la justice. © AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un ancien salarié, le service américain de VTC a mis en place un système destiné à récupérer des informations sur ses concurrents et les régulateurs via des messageries et serveurs non reliés à Uber.

Les nuages ne cessent de s'amonceler pour Uber, maintenant accusé d'avoir mis en place un système organisé pour échapper à la justice, ajoutant aux tracas de son nouveau patron nommé pour remettre le groupe dans le droit chemin. Selon un ancien salarié, le service américain de location de voitures avec chauffeur (VTC) a mis en place un système destiné à récupérer des informations sur ses concurrents et les régulateurs, échangées et stockées via des messageries et serveurs non reliés à Uber.

Vol de "secrets technologiques". Uber "a mis en place une stratégie sophistiquée pour détruire, cacher, camoufler et falsifier des dossiers ou des documents dans l'intention d'empêcher ou de gêner des enquêtes du gouvernement" ou toute poursuite judiciaire en cours ou à venir", est-il écrit dans une lettre transmise par le ministère américain de la Justice à un juge californien. A cause de ce nouvel élément, partiellement rendu public lors d'une audience à San Francisco, la justice californienne a reporté sine die le procès qui devait opposer, à partir de lundi, Uber à Waymo, la filiale de voitures autonomes d'Alphabet (maison mère de Google). Waymo accuse Uber, qui travaille aussi sur la conduite sans chauffeur, de lui avoir volé des secrets technologiques. Selon Uber, ce témoignage n'a rien à voir avec Waymo et ne change rien au fond du dossier. 

Un boulet pour le PDG. L'ancien employé, Richard Jacobs, qui était responsable du "renseignement" ("global intelligence") au sein d'Uber, a précisé que son ancien employeur l'avait payé 4,5 millions de dollars pour qu'il ne dénigre pas le groupe. Il s'agit d'un nouveau boulet au pied de Dara Khosrowshahi, nommé fin août pour remettre le groupe sur les rails après des mois de scandales, avec, en vue, une entrée en Bourse en 2019.