Téhéran critique l'"extrémisme" de l'Union européenne vis-à-vis de l'Iran

"Toute action pour satisfaire la partie qui a le plus violé l'accord nucléaire est inutile", estime le chef de la diplomatie iranienne. (Photo d'archives)
"Toute action pour satisfaire la partie qui a le plus violé l'accord nucléaire est inutile", estime le chef de la diplomatie iranienne. (Photo d'archives) © JOHN MACDOUGALL / AFP
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avec AFP , modifié à
"Pour conserver les États-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien, les pays européens sont atteints d’extrémisme", estime le chef de la diplomatie iranienne. 

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, critique l'"extrémisme" dont font part selon lui les pays de l'Union européenne vis-à-vis de l'Iran, dans un entretien publié lundi, quelques heures avant une rencontre avec son homologue français à Téhéran.

Une politique jugée "nuisible". "Pour conserver les États-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien, les pays européens sont atteints d'extrémisme et celui-ci nuira en fin de compte à la politique de l'Europe", déclare Mohammad Javad Zarif dans un entretien publié par le journal réformateur Etemad. Le ministre iranien doit rencontrer lundi à la mi-journée le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian. Celui-ci a l'intention de demander à la République islamique des gages sur son programme balistique et ses ambitions régionales afin de tenter de sauvegarder l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont les États-Unis menacent de se retirer.

L'accord nucléaire "violé". Mais "toute action pour satisfaire la partie qui a le plus violé l'accord nucléaire est inutile", prévient Mohammad Javad Zarif dans l'entretien à Etemad. "À l'heure actuelle, deux groupes ont violé l'accord nucléaire : les États-Unis et les Européens. Les Américains en raison de la politique de Washington et les Européens en raison de la politique des États-Unis", dit-il. "Les Européens, en raison de la politique des États-Unis, n'ont pas pu tenir leurs engagements, en particulier dans le domaine bancaire. Par conséquent, ces deux groupes ne sont pas en situation de fixer des conditions pour le pays qui a entièrement appliqué ses engagements", ajoute le ministre iranien.

Des griefs à l'encontre de l'Occident. Alors que Paris accuse l'Iran de visées "hégémoniques" au Proche et au Moyen-Orient, Mohammad Javad Zarif rappelle les griefs de la République islamique à l'encontre de l'Occident et met en garde les Européens. Il dénonce le soutien apporté par l'Ouest à l'Irak contre l'Iran pendant la guerre ayant opposé ces deux pays de 1980 et 1988 et le soutien politique et militaire qu'apportent aujourd'hui les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne à "l'agresseur" qu'est l'Arabie saoudite dans le conflit au Yémen.