Syrie : Macron ne fait pas "de la destitution de Bachar al-Assad une condition préalable" à des discussions

Emmanuel Macron a confirmé cette nouvelle doctrine lors d'une conférence de presse commune avec Donald Trump (illustration).
Emmanuel Macron a confirmé cette nouvelle doctrine lors d'une conférence de presse commune avec Donald Trump (illustration). © Peter Dejong / POOL / AFP
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avec agences , modifié à
Emmanuel Macron a affirmé jeudi qu'il ne faisait plus du départ de Bachar al-Assad un préalable à toutes discussions sur la Syrie.

Emmanuel Macron a déclaré jeudi qu'il ne faisait plus "du départ et de la destitution de Bachar al-Assad une condition préalable à l'intervention de la France" dans les discussions sur la Syrie. "Nous avons en effet changé la doctrine française à l'égard de la Syrie pour pouvoir avoir des résultats et travailler de manière très étroite avec nos partenaires, en particulier les États-Unis d'Amérique", a confirmé le chef de l'État français, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue américain, Donald Trump, à l'Élysée.

Négocier avec des représentants du régime. Emmanuel Macron a expliqué que de futures négociations pour l'avenir du pays devraient impliquer des représentants du régime. "Nous avons un objectif principal : l'éradication des terroristes, de tous les groupes terroristes, quelle que soit leur sensibilité", a-t-il souligné. "Nous avons une volonté : construire une solution politique dans la durée, inclusive", a-t-il enchaîné.

Le 21 juin dernier, Emmanuel Macron avait déjà indiqué lors d'un entretien à huit quotidiens européens ne pas voir de successeur légitime au président syrien dans la situation actuelle du pays, et avoir pour priorités la lutte contre le terroriste et la stabilité du pays. "Mes lignes sont claires. Un : la lutte absolue contre tous les groupes terroristes. Ce sont eux, nos ennemis. (...) Nous avons besoin de la coopération de tous pour les éradiquer, en particulier de la Russie. Deux : la stabilité de la Syrie, car je ne veux pas d’un Etat failli", alors alors déclaré le président.

Un groupe d'intervention rapide. Emmanuel Macron et Donald Trump ont dit par ailleurs jeudi vouloir travailler de concert au règlement du conflit syrien, le président français évoquant une initiative rapide impliquant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. "Le souhait que nous avons, c'est de pouvoir initier un groupe de contact pour intervenir de manière beaucoup plus efficace en soutien de ce qui est fait par les Nations unies pour pouvoir construire la feuille de route de l'après-guerre en Syrie", a déclaré Emmanuel Macron. "Nous avons demandé à nos diplomates et nos équipes de pouvoir travailler en ce sens pour que dans les prochaines semaines une initiative concrète puise être prise et portée par le P5", a-t-il ajouté.

Le président français a également de nouveau évoqué "une ligne rouge", partagée avec le président américain, et qu'il a précisé avoir "réaffirmée" lors de ses récentes rencontres avec le président russe Vladimir Poutine, à savoir "aucune utilisation d'armes chimiques".