Syrie : la guerre fait 25.000 blessés par mois, dit l'OMS

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N.M. avec Reuters
L'OMS s'est inquiétée vendredi des épidémies qui frappent les populations dans des régions sous-équipés en matériel médical. 

La guerre fait environ 25.000 blessés chaque mois en Syrie, a rapporté vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a de plus en plus de mal à fournir une aide médicale aux populations civiles dans les zones tenues par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). "Notre principale préoccupation, ce sont bien sûr les maladies contagieuses, mais aussi les traumatismes dus aux blessures. Nous avons plus de 25.000 blessés par mois", a déclaré à Genève Elizabeth Hoff, représentante de l'OMS en Syrie.

Typhoïde et bientôt le choléra ?  Les cas de typhoïde et de diarrhée sont en augmentation en raison du manque d'eau potable et, l'hiver venant, l'OMS s'attend à une hausse du nombre d'infections respiratoires, surtout parmi les enfants et les personnes âgées. En outre, l'épidémie de choléra qui sévit depuis septembre dans certaines zones d'Irak pourrait s'étendre à la Syrie. 

11,5 millions de déplacés. Environ 250.000 personnes ont été tuées en quatre ans et demi de conflit et 11,5 millions ont été déplacées. "Ce conflit se déroule dans des zones densément peuplées, ce qui explique qu'il y ait tant de blessés", a-t-elle ajouté.

Hôpitaux détruits ou sous-équipés. Le gouvernement syrien limite les livraisons de matériel chirurgical dans les secteurs tenus par l'opposition, a précisé la responsable de l'OMS. "Nous y avons répondu en faisant venir ce matériel de Jordanie et de Turquie. De nombreuses ONG se sont également attelées à la tâche mais cela ne suffit pas". Au moins 60% des 113 hôpitaux publics de Syrie et la moitié des 1.783 dispensaires sont fermés ou ont été partiellement détruits depuis mars 2011. De nombreux hôpitaux manquent de générateurs électriques, parfois même de couvertures. L'OMS n'a aucun contact avec les forces de l'EI qui contrôlent des secteurs où vivent 1,7 million de civils mais a pu livrer de petites quantités de matériel médical à quelques médecins qui résident dans ces régions.