Bassma Kodmani
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Les négociations internationales de paix sur la Syrie qui reprennent lundi prochain doivent, pour Bassma Kodmani l'ancienne porte-parole du Conseil national Syrien, aboutir à une transition politique. 

Reprise des négociations. Alors que les négociations internationales de paix sur la Syrie reprendront lundi prochain, le 7 mars à Genève, les contours de ces discussions se précisent. Bassma Kodmani, la directrice du think tank Arab reform initiative, et ancienne porte-parole du Conseil national Syrien était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach lundi matin. 

Un cessez-le-feu respecté. Celle qui fera partie lundi prochain des négociateurs de Genève sur l'avenir de la Syrie s'est tout d'abord réjouie lundi matin au micro d'Europe 1 du respect, quasi global, du cessez-le-feu sur le territoire, "les canons se sont tus dans la plupart des régions de Syrie. Il y a encore quelques bombardements russes et des barils que le gouvernement lance sur certains quartiers mais globalement la population est stupéfaite car le silence règne. Les gens osent espérer qu'on peut aller maintenant vers une solution politique", a-t-elle affirmé avant d'accuser la Russie. 

"La Russie a tué 95% de civils". "Depuis six mois, les bombardements sont d'une violence incroyable car la Russie s'est engagée à remettre en selle le régime de Bachar-al-Assad dont l'armée était en train de s'effondrer. Entre 35 et 40% du territoire syrien est aujourd'hui occupé par l'Etat islamique. Le régime a cédé beaucoup de régions car il ne se heurte pas à Daesh. C'est ce que fait la Russie depuis six mois mais en réalité, elle a tué 95% de civils", a-t-elle expliqué lundi matin même si, la directrice du think tank Arab reform initiative, ose toutefois croire la Russie quand elle dit qu'elle respectera le cessez-le-feu actuellement en vigueur dans le pays.

Trouver une solution. L'ancienne porte-parole du Conseil national Syrien est déterminée à trouver une solution à cette crise qui dure depuis cinq ans. Et elle en est convaincue, tout va se jouer à Genève dès lundi prochain. L'opposition au régime de Bachar-al-Assad, dont elle fait partie est "déterminée à aller à Genève. C'est une opposition modérée qui inclut des anciens du régime de Bachar qui ont fait défection, elle est dirigée par l'ancien Premier ministre. Et, elle inclut des groupes armés modérés, qui respectent aujourd'hui le cessez-le-feu. Donc nous sommes dans un schéma avec une opposition unie et modérée", a-t-elle expliqué. Les 150 personnes qui font partie intégrante de cette opposition sont donc, selon Bassma Kodmani, "déterminées à rétablir la sécurité en Syrie". 

Une transition politique obligatoire. Et ce retour à la paix ne pourra se faire sans transition politique pour Bassma Kodmani. Elle affirme en effet, "Les négociations de Genève doivent nous mener à une transition politique et Bachar-al-Assad ne pourra pas être candidat aux élections. Les Russes, eux mêmes savent que c'est un criminel de guerre. Tout le monde le sait. La solution serait donc, selon elle, "de déposséder Bachar-al-Assad de tous ses pouvoirs pour les mettre entre les mains d'une autorité de partage du pouvoir". 

Et pour ce qui est du sort réservé au dictateur syrien, Bassma Kodmani en est sûre, "il y aura bien un ou deux pays qui voudra bien l’accueillir même s'il est un peu encombrant".

 

>> Retrouvez l'interview complète de Bassma Kodmani :


La Syrie, la Russie et Daech : Bassma Kodmani...par Europe1fr