Sans Washington, 11 pays s'unissent et signent un nouveau traité transpacifique (TPP)

TPP, Viet Nam, Japon crédit : ANTHONY WALLACE / AFP - 1280
© ANTHONY WALLACE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'accord qui prévoit une levée des barrières douanières entre onze pays ayant un accès sur le Pacifique sera finalement signé jeudi malgré le retrait des États-Unis un an plus tôt.

Donné pour mort il y a un an après le retrait des États-Unis, l'accord de libre-échange transpacifique (TPP) renaît de ses cendres cette semaine et sera signé jeudi par onze pays d'Amérique et d'Asie, un signal fort face aux tentations protectionnistes.

Un traité déjà signé en 2016. Le traité avait pourtant été promu par Washington, sous la présidence de Barack Obama, et signé en février 2016 après des années de négociations entre 12 pays ayant un accès sur le Pacifique : les États-Unis, l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Mais avant son entrée en vigueur, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait de son pays, mettant en péril l'ambitieux accord censé englober 40% du PIB mondial et presque 25% du commerce international.

Un pied de nez au protectionnisme américain. Un an plus tard, à Santiago du Chili, l'accord, désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais), sera signé jeudi, avec la quasi-totalité des dispositions du texte original, sauf celles portant sur la propriété intellectuelle imposées par Washington. 

Cette signature arrive à contre-pied du parfum protectionniste ambiant, au moment où Donald Trump vient d'annoncer des droits de douane pour l'acier et l'aluminium, risquant de déclencher ainsi une guerre commerciale. Difficile toutefois de négliger le coup dur qu'a représenté le départ des États-Unis : le nouveau texte ne porte plus que sur 15 à 18% du PIB mondial. 

Un retour possible de Washington ? Conçu par Washington comme moyen de freiner l'influence croissante de la Chine dans le commerce mondial, le TPP était ensuite devenu la bête noire de Trump, qui s'était inquiété du danger pour "les travailleurs américains". Pourtant, fin janvier, il a entrouvert la porte à un retour de son pays, précisant que cela nécessiterait d'abord d'obtenir "un bien meilleur accord" que le nouveau pacte, "horrible" à ses yeux.

Mais le Japon s'est montré sceptique. "Si les États-Unis reviennent à une attitude plus positive à l'égard du TPP, c'est quelque chose que nous accueillerons favorablement" mais "ce ne serait pas si facile" de modifier encore l'accord, a déclaré Kazuyoshi Umemoto, en charge des négociations pour le gouvernement japonais.

Une levée des barrières économiques. L'accord prévoit une levée des barrières douanières et des barrières non-tarifaires, comme la mise en place de normes communes dans plusieurs secteurs d'activités, entre ces onze pays rassemblant près de 500 millions de personnes. Pour le ministère chilien des Affaires étrangères, "le CPTPP établira un nouveau standard pour d'autres accords d'intégration économique régionale, y compris pour de futures négociations au sein de l'OMC [Organisation mondiale du commerce] ou de l'Apec [Forum de l'Asie-Pacifique]". Une fois signé, l'accord entrera en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins six des onze pays.