Salvini au pouvoir en Italie : "les dirigeants européens ont nourri la bête", selon Jadot

"Les autres dirigeants européens ont mis la tête dans le sable" face à l'afflux de migrants en Italie, a estimé vendredi Yannick Jadot.
"Les autres dirigeants européens ont mis la tête dans le sable" face à l'afflux de migrants en Italie, a estimé vendredi Yannick Jadot. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
"Le monstre Salvini n'est pas arrivé au pouvoir par effraction, il est arrivé au pouvoir parce que les dirigeants européens ont nourri la bête", a déclaré vendredi Yannick Jadot.

Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini "n'est pas arrivé au pouvoir par effraction" selon l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, qui a accusé vendredi "les dirigeants européens" d'avoir "nourri la bête" en laissant à l'Italie un poids trop lourd dans la gestion des migrants.

"Abandonnée par l'Europe". "Le monstre Salvini n'est pas arrivé au pouvoir par effraction, il est arrivé au pouvoir parce que les dirigeants européens ont nourri la bête", a assuré le député dans un entretien à l'Opinion. "L'Italie s'est sentie depuis des années et des années abandonnée par l'Europe. (Elle) a été confrontée à un afflux de 700.000 réfugiés et les autres dirigeants européens ont mis la tête dans le sable, voire pire puisque la France a rétabli une frontière de fer avec l'Italie pour refouler tous les réfugiés, y compris parfois dans des conditions qui ne sont pas légales", a-t-il dit.

"Personne ne dit que l'accueil des réfugiés c'est simple. Ce qui est certain c'est que si nous n'abordons pas cette question en solidarité, en responsabilité, ce ne sont pas des gouvernements populistes qui vont arriver, c'est la fin des principes, des valeurs de l'Union européenne", a prédit l'élu EELV.

La France critique, l'Italie se met en colère. L'Italie et son ministre de l'Intérieur ont crié "victoire" lundi après l'accord de l'Espagne pour accueillir un navire chargé de 629 personnes secourues en Méditerranée. Emmanuel Macron, dont le gouvernement a subi lui-même un feu de critiques pour ne pas avoir proposé d'accueillir le navire, avait dénoncé "la part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" après son refus d'accueillir l'Aquarius, déclenchant la colère du gouvernement italien. Le chef de l'Etat et le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte se rencontreront tout de même à l'Elysée vendredi.