Russie : un journaliste abattu par balles en Sibérie

La Russie occupe la 148e place au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF).
La Russie occupe la 148e place au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF). © YURI KADOBNOV / AFP
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avec AFP
Le corps de Dmitri Popkov, rédacteur en chef du petit journal local "Ton-M", a été retrouvé mercredi soir dans l'arrière-cour d'une maison.

Un journaliste russe a été abattu dans une petite ville de Sibérie, a annoncé jeudi le Comité d'enquête locale, estimant que ce meurtre pourrait avoir été motivé par la profession de la victime.

Blessures par balle. Le corps de Dmitri Popkov, rédacteur en chef du petit journal local Ton-M, a été retrouvé mercredi soir dans l'arrière-cour d'une maison de Minoussinsk, ville située à 440 km au sud de Krasnoïarsk, en Sibérie. Le journaliste, âgé de 42 ans, présentait "des blessures par balle", selon un communiqué du Comité d'enquête local, cité par l'agence de presse RIA Novosti.

Enquête "pour meurtre". "L'enquête envisage plusieurs versions des motivations de cet assassinat, dont le fait qu'il puisse avoir été motivé par les activités professionnelles de la victime", a déclaré le communiqué. Le ministère local de l'Intérieur a annoncé dans un communiqué l'ouverture d'une enquête pour "meurtre" et a bouclé la zone. Il s'agit du 2e journaliste russe tué depuis début 2017 : fin avril, le journaliste Nikolaï Androuchtchenko est décédé à Saint-Pétersbourg des suites d'une violente agression, que ses collègues jugent motivées par le caractère sensible de ses enquêtes sur la corruption.

Les journalistes souvent agressés. La Russie occupe la 148e place au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF), derrière le Mexique, le Zimbabwe ou encore l'Algérie. De nombreux journalistes ont été agressés, blessés ou assassinés ces dernières années dans le pays, les enquêtes de police ne débouchant que très rarement.

Le cas le plus connu est celui de la journaliste d'opposition Anna Politkovskaïa, assassinée à Moscou le 7 octobre 2006. Cinq hommes, dont quatre Tchétchènes, ont été reconnus coupables de son meurtre et condamnés à de lourdes peines, mais le commanditaire n'a toujours pas été identifié par la justice.