Ratko Mladic fait appel de sa condamnation pour crimes de guerre et génocide

Ratko Mladic a fait appel de sa condamnation prononcée en novembre par le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Ratko Mladic a fait appel de sa condamnation prononcée en novembre par le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). © Handout / International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia / AFP
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avec AFP , modifié à
Surnommé le "Boucher des Balkans", l'ancien chef militaire des Serbes a fait appel jeudi de sa condamnation à perpétuité pour génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. 

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a fait appel jeudi de sa condamnation à perpétuité pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, prononcée en novembre par le tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

Les avocats de Ratko Mladic, surnommé le "Boucher des Balkans", ont demandé "à la chambre d'appel d'annuler toutes les condamnations erronées" et d'acquitter leur client, alors que le parquet a également interjeté appel, exhortant le tribunal à déclarer Mladic coupable d'une deuxième accusation de génocide.

Plus de vingt ans après la guerre qui a fait plus de 100.000 morts et 2,2 millions de déplacés dans les années 1990, Ratko Mladic, 75 ans, a été reconnu coupable de dix chefs d'accusation, dont le génocide de l'enclave de Srebrenica où 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués en 1995. Il a cependant été acquitté de l'accusation de génocide dans plusieurs municipalités. "La quantité et l'ampleur des erreurs dans le jugement sont sans précédent", ont déclaré les avocats de la défense dans leur avis d'appel, alléguant que les juges de la chambre de première instance avaient fait des "erreurs fondamentales", y compris l'identification erronée de la position de Mladic au sein des dirigeants serbes de Bosnie.

Il n'a jamais reconnu sa culpabilité. Inculpé en 1995, Ratko Mladic a été arrêté chez un cousin après une cavale de seize ans et transféré à La Haye. Son procès en première instance aura duré cinq ans. Le "Boucher des Balkans", qui n'a jamais reconnu une once de culpabilité, a également été jugé coupable de l'enlèvement d'employés des Nations unies et du siège de Sarajevo, long de 44 mois, au cours desquels 10.000 personnes ont été tuées.

Suicide en plein tribunal en novembre dernier. Le procès en appel de Ratko Mladic se tiendra devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), organisme chargé d'achever les travaux des tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda (TPIR) et pour l'ex-Yougoslavie. Tout comme celui de Radovan Karadzic, son alter ego politique, condamné à quarante ans de prison en première instance. Le TPIY a fermé ses portes sur une note négative: lors de son dernier jugement, en novembre, le criminel de guerre croate de Bosnie Slobodan Praljak, âgé de 72 ans, s'est suicidé en avalant du cyanure devant les juges stupéfaits. Ils venaient de confirmer sa condamnation à 20 ans de prison pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis contre des musulmans bosniaques pendant la guerre en Bosnie (1992-1995).