Pérou : me renvoyer en prison serait une "condamnation à mort", assure l'ex-président Fujimori

"Si je retourne en prison, mon cœur ne va pas le supporter", a imploré l'ancien chef de l'Etat dans une vidéo.
"Si je retourne en prison, mon cœur ne va pas le supporter", a imploré l'ancien chef de l'Etat dans une vidéo. © LUKA GONZALES / AFP
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avec AFP , modifié à
"Je veux demander au président de la République, aux juges : s'il vous plaît, ne me tuez pas", a imploré l'ancien chef de l'Etat dans une vidéo enregistrée sur son lit d'hôpital. 

L'ex-président du Pérou Alberto Fujimori, hospitalisé après avoir vu sa grâce annulée par la justice la veille, a déclaré jeudi que le renvoyer en prison reviendrait à "une condamnation à mort".

"Mon cœur ne va pas le supporter". "Je veux demander au président de la République, aux juges : s'il vous plaît, ne me tuez pas. Si je retourne en prison, mon cœur ne va pas le supporter, il est trop faible. Ne me condamnez pas à mort, je n'en peux plus", a déclaré l'ancien chef de l'Etat, 80 ans, dans une vidéo enregistrée sur son lit d'hôpital. La justice péruvienne a annulé mercredi la grâce accordée fin 2017 à Alberto Fujimori, condamné pour crimes contre l'humanité, et a ordonné son arrestation, ravivant la controverse autour de cette figure aussi adulée que détestée.

Dans la foulée, Alberto Fujimori a été admis à l'hôpital après "avoir souffert d'une décompensation avec une accélération du rythme cardiaque. Il a eu une chute de tension. Pour ce motif, il a été transporté à la clinique pour une série d'examens et de traitements", a dit à la presse dans la nuit son médecin, Alejandro Aguinaga.

"Déjà considéré comme un détenu". "Il est déjà considéré comme un détenu", a déclaré le ministre de l'Intérieur Mauro Medina à la radio RPP à propos du statut de l'ancien homme fort du Pérou (1990-2000). Des policiers sont en faction devant la clinique où il se trouve. "On attend sa sortie de la clinique pour le conduire dans l'établissement pénitentiaire" correspondant, a ajouté le ministre.

Alberto Fujimori, qui a dirigé le Pérou d'une main de fer de 1990 à 2000, avait été reconnu coupable d'avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992. Cette libération anticipée au bout de 12 ans décidée par l'ancien président Pablo Pedro Kuczynski a déclenché une crise politique et de vives protestations d'organisations de défense des droits de l'homme et des victimes de la répression du régime Fujimori.