Pédophilie : arrestation au Vatican d'un prêtre ex-diplomate à Washington

En 2013, le pape François a mis en vigueur une nouvelle législation concernant les abus sexuels sur mineurs et la pornographie.
En 2013, le pape François a mis en vigueur une nouvelle législation concernant les abus sexuels sur mineurs et la pornographie. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Vatican a annoncé samedi l'arrestation, sur son territoire, d'un ex-conseiller auprès de l'ambassade du Saint-Siège à Washington, soupçonné d'avoir consulté des images pédopornographiques.

Le Vatican a annoncé samedi l'arrestation, sur son territoire, de Carlo Alberto Capella, ex-conseiller auprès de l'ambassade du Saint-Siège à Washington, soupçonné d'avoir consulté des images pédopornographiques.

Ce prêtre, en poste jusqu'à l'an dernier auprès de la nonciature (ambassade) du Vatican, avait été rappelé en septembre au Saint-Siège où une enquête avait alors été ouverte. Les autorités judiciaires du petit État ont émis un mandat d'arrêt contre cet ecclésiastique, aussitôt mis en oeuvre par la gendarmerie vaticane, selon un communiqué du Saint-Siège. Mgr Capella a été incarcéré dans une cellule de la caserne de la gendarmerie du Vatican.

Une demande de levée d'immunité diplomatique laissée sans suite. Le 21 août, le département d'État américain avait fait état, par voie diplomatique, d'une possible violation des lois sur les images pédopornographiques de la part d'un membre du corps diplomatique du Saint-Siège accrédité à Washington, avait indiqué en septembre le service de presse du Vatican. Le Saint-Siège a par conséquent rappelé ce prêtre, sans donner suite à une demande de levée d'immunité diplomatique, avait alors indiqué une source du département d'État.

"Les États-Unis ont adressé une demande officielle à la nonciature pour que l'immunité diplomatique de cette personne soit levée, mais la nonciature a refusé de le faire", avait déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat. "Les États-Unis encouragent le Saint-Siège à faire en sorte que ses réformes et sa politique de protection des mineurs soient pleinement mises en oeuvre, et que justice soit rendue concernant ces accusations", avait ajouté cette source.

Un mandat d'arrêt au Canada. Les informations fournies par les États-Unis avaient été transmises au procureur du tribunal du Vatican, qui avait alors ouvert une enquête et entamé une collaboration internationale pour obtenir des éléments sur cette affaire. Un mandat d'arrêt avait également été émis l'an dernier au Canada à l'encontre de Mgr Castella, un Italien âgé de plus de 50 ans, pour consultation, possession et distribution de pornographie juvénile. Le prélat aurait effectué fin décembre 2016 des téléchargements de pornographie infantile depuis l'intérieur d'une église de la ville de Windsor, dans l'Ontario.

Selon une loi vaticane de 2013, un prêtre pédophile encourt 12 ans de prison. En 2013, le pape François a mis en vigueur une nouvelle législation concernant les abus sexuels sur mineurs et également la pornographie. Un prêtre reconnu coupable encourt 12 ans de prison. Si un procès pour ces chefs d'accusation devait s'ouvrir au Vatican, ce serait le premier du genre, après le décès de Josef Wesolowski. Ce nonce polonais accusé de pédophilie avait été rappelé d'urgence de République dominicaine en 2013 par le Vatican, après des informations de presse qui l'accusaient d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des mineurs.

Le Vatican avait refusé de l'extrader vers la Pologne. Il avait été jugé et sanctionné en juin 2014 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui l'avait réduit à l'état laïque, la peine maximale pour un prélat. Le pape François avait également ordonné des poursuites pénales pour abus sexuels sur mineurs, une première historique au Vatican. Le prélat avait été arrêté et assigné à résidence, mais était décédé à 67 ans, en août 2015, à la veille de l'ouverture de son procès pénal.