"Pris en otage" : la situation des Français au Royaume-Uni loin d'être débloquée

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Joanna Chabas et Maximilien Carlier édité par Manon Bernard , modifié à

La France et le Royaume-Uni ont trouvé un accord pour que leurs ressortissants ou les marchandises puissent traverser un côté ou l'autre de la frontière. Les Français bloqués Outre-Manche doivent, néanmoins, se soumettre à un test PCR ou antigénique, s'ils veulent regagner leur pays. Pour les chauffeurs de poids-lourds, bloqués à Douvres, la situation reste compliquée. 

Depuis dimanche, le Royaume-Uni est coupé du monde à la suite de l'appariation d'une nouvelle souche du coronavirus à Londres, qui se propagerait plus rapidement. Mais la circulation a partiellement repris mercredi. Sous la pression du risque d'une rupture de stocks des produits frais mais aussi sous celle des personnes bloquées d'un côté ou de l'autre de la frontière, les gouvernement français et britanniques se sont mis d'accord dans la soirée de mardi pour permettre la reprise des liaisons. 

Des tests facturés entre 50 et 150 livres

Et la réouverture des frontières se fait sous des conditions strictes. Les Français ou les personnes résidant dans l'Union européenne devront absolument présenter un test négatif de moins de 72 heures. C'est, au choix, soit un test PCR, soit un test antigénique. Une seule condition : il doit être sensible à la nouvelle variante du virus.

Seulement le test à un coût Outre-Manche. Il est facturé "aux alentours de 100 livres et mais plutôt 150 généralement, alors que le test antigéniques tourne autour de 50 livres", raconte Julien, qui vit à Londres. Il a pensé d'abord "abandonner" l'idée d'aller en France pensant que c'était "beaucoup de stress pour quelques jours passés en famille". Mais il a quand même réservé son créneau pour revoir ses proches, qu'il n'a "pas vus depuis un an". 

"Ils sont vraiment pris en otage"

Une solution a également été trouvée pour les 1.500 routiers bloqués à Douvres. Ils doivent se soumettre à un dépistage massif avec des tests antigénique. Les résultats sont donnés en 30 minutes. Une fois les camions arrivés en France, les autorités procèdent à des tests d'échantillons sur les cargaisons. Quelques voitures, vans et poids-lourds ont donc enfin pu débarquer, au compte goutte, à Calais, mercredi. Au volant, des conducteurs épuisés de ces heures d'attente. "50 heures d'attente, sans toilettes, rien du tout...", souffle Christian, cernés et extenué par le blocage. 

Mais, dans les faits, la situation est loin d'être réglée. Il y aurait encore 500 conducteurs français coincés au Royaume-Uni selon Sébastien Rivera, le secrétaire général de la Fédération National des transporteurs routiers du Pas-de-Calais. "Ils sont stockés dans des conditions inhumaines. En 48h, ils ont à peine eu une barre de céréale à manger. Très peu de toilettes, pas de douche. J'ai eu des conducteurs ce matin au téléphone qui voulait aller dans une supérette pour pouvoir s'alimenter, ils ont eu interdiction de sortir. Ils sont vraiment pris en otage", explique-t-il. 

"C'est scandaleux ce qui est en train de se passer. Je ne suis pas sûr que le ministre Djebbari, qui se félicite dans un communiqué adressé hier soir de l'accord avec la Grande-Bretagne, est vraiment au courant de ce qui se passe et de la situation", lance Sébastien Rivera. Le problème ce sont ces fameux tests antigéniques, qui ne seraient pas totalement opérationnels à Douvres, d'après plusieurs chauffeurs. Les conducteurs, eux, n'ont qu'une envie, retrouver leur famille avant les fêtes.