Moscou critique le projet de loi français sur les "fake news"

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avec AFP , modifié à
Cette loi, encore au stade de projet, est "une restriction de la concurrence" dans la sphère médiatique, a estimé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a critiqué lundi le projet de loi annoncé par le président français Emmanuel Macron contre les "fake news", estimant que ces informations seraient définies "sans discussion, sans preuve".

Démêlés lors de la campagne présidentielle. Début janvier, Emmanuel Macron a déclaré souhaiter une loi condamnant les informations bidon en période électorale. Dans le collimateur du gouvernement français se trouvent notamment les médias russes RT et Sputnik, avec lesquels Emmanuel Macron a eu plusieurs démêlés lors de la campagne présidentielle de 2017. Cette loi, encore au stade de projet, est "une restriction de la concurrence" dans la sphère médiatique, a estimé Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse consacrée au bilan de l'année 2017. Les "fake news" ne seront "définies que par un seul parti, sans discussion, sans preuve, en faisant fi de tout argument", a-t-il regretté.

Financée par le gouvernement russe, la chaîne d'informations en continu RT (ex-Russia Today) s'est lancée mi-décembre en France dans la méfiance générale. A l'instar de Sputnik, un autre média russe présent en France et proche du Kremlin, RT a été accusé par Emmanuel Macron de s'être comporté durant la campagne présidentielle française "comme des organes d'influence (...) et de propagande mensongère".

Méfiance aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, les autorités ont forcé la chaîne à s'enregistrer comme "agent de l'étranger", ce que Sergueï Lavrov a également regretté lundi. La Russie avait riposté en enregistrant en tant qu'"agents de l'étranger" des radios financées par le Congrès américain. RT est également dans le viseur du régulateur britannique de l'audiovisuel (Ofcom), qui a déjà émis 14 mises en demeure contre RT et l'a menacée de sanction, pour des sujets notamment sur la Syrie et l'Ukraine.