Minneapolis : démission de la cheffe de la police après la mort d'une Australienne, tuée par un policier

Minneapolis, manifestation, Black Lives matter crédit : STEPHEN MATUREN / AFP - 1280
Plusieurs manifestations ont eu lieu à la suite du meurtre de Justine Damond © STEPHEN MATUREN / AFP
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avec AFP
La professeure de yoga de 40 ans a été abattue alors qu'elle s'approchait du véhicule de police qu'elle avait appelé pour signaler une possible agression près de chez elle.

La cheffe de la police de Minneapolis a démissionné vendredi, six jours après la mort d'une Australienne tuée dans cette ville par un agent de police après avoir appelé les services d'urgence.

Tuée après avoir appelé au secours. Justine Damond, professeur de yoga et de méditation âgée de 40 ans, avait été abattue le 15 juillet au soir par l'un des deux policiers intervenus après son appel au service d'urgence américain 911 pour signaler une possible agression dans une ruelle près de chez elle, à Minneapolis.

Matthew Harrity, le policier qui était au volant de la voiture, avait été surpris par un bruit fort juste avant que Justine Damond ne s'approche du véhicule. Son coéquipier, Mohamed Noor, avait alors tiré sur la victime, selon les autorités. Le bureau des affaires criminelles de l'Etat a indiqué vendredi que Mohamed Noor refusait toujours de répondre aux autorités.

La cheffe de la police était en vacances. Depuis cette bavure, qui a eu un retentissement international, Janee Harteau, la chef de la police de Minneapolis, faisait l'objet de vives critiques. Elle a notamment attendu jeudi pour apparaître devant les caméras de télévision. Janee Harteau s'est alors justifiée en expliquant qu'elle était jusque-là en vacances à la montagne, dans un endroit très reculé. 

Une confiance perdue. La maire de Minneapolis, Betsy Hodges, a déclaré avoir demandé vendredi la démission de Janee Harteau. "J'ai perdu confiance en la cheffe de la police. Mes nombreux échanges (...) avec des habitants m'ont permis de voir qu'elle a également perdu leur confiance", a affirmé l'élue dans un communiqué. La maire a annoncé son remplacement par Medaria Arradondo, jusque-là directrice adjointe de la police. Cette dernière avait géré la crise qui a suivi le meurtre de l'Australienne. 

Des changements "cosmétiques". Ces annonces n'ont cependant pas permis de calmer la colère suscitée par cette affaire. Vendredi soir, une conférence de presse de la maire a été perturbée par un groupe de manifestants. "Ce n'est qu'un changement cosmétique, et nous voulons un changement institutionnel", a notamment lancé l'un d'eux.  "Nous ne voulons plus de vous comme maire de Minneapolis" (...) "vous êtes inefficace", a lancé un autre. Betsy Hodges a cependant assuré qu'elle resterait à son poste.

Plusieurs manifestations. Le fait que les caméras individuelles des deux policiers n'étaient pas activées au moment du drame est une des raisons de la colère. Vendredi, une manifestation de protestation s'est déroulée dans le centre de Minneapolis. La veille, une marche avait été organisée depuis le quartier où se trouvait le domicile de la victime jusqu'au Sud de la ville.