Londres va permettre à ses soldats d'être exemptés du droit humanitaire européen

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© RICHARD POHLE / AFP
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avec AFP , modifié à
Londres veut mettre fin à un système où ses soldats sont visés par des "accusations fausses" et à une "échelle industrielle". 

La Grande-Bretagne va faire en sorte que ses militaires puissent être exemptés du droit humanitaire européen afin d'éviter des poursuites abusives à la suite d'opérations extérieures, a annoncé mardi la Première ministre Theresa May. Dans son communiqué, le gouvernement a précisé que ses militaires continueraient à observer les Conventions de Genève.

"Mettre fin à l'industrie vexatoire" des plaintes. Le projet permettra aux militaires de ne pas être soumis à la Convention européenne sur les droits de l'homme lorsqu'ils participent à des conflits à l'étranger, en fonction des circonstances. "Mon gouvernement fera en sorte que nos troupes soient reconnues pour le travail incroyable qu'elles font. Ceux qui servent en première ligne auront notre soutien lorsqu'ils rentrent à la maison", a déclaré Theresa May dans un communiqué. "Nous leur offrirons notre gratitude et nous mettrons fin à l'industrie de plaintes vexatoires qui a poursuivi ceux qui ont servi dans les précédents conflits", a-t-elle dit.

Un frein pour que les soldats "fassent leur travail". Le projet, annoncé pendant le congrès du parti conservateur qui se tient à Birmingham, vise à empêcher la multiplication des plaintes contre des membres des forces armées britanniques. "Notre système juridique a été exploité pour porter des accusations fausses contre nos soldats sur une échelle industrielle", a affirmé le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon. "Cela a causé un grand désarroi à des gens qui ont risqué leur vie pour nous protéger, cela a coûté des millions aux contribuables, et il y a un risque sérieux que cela empêche nos forces armées de faire leur travail", a-t-il dit.

1.374 enquêtes comptabilisées en mars. Londres a créé l'Iraq Historic Allegations Team (IHAT) qui est chargé d'enquêter sur les accusations de violations des droits de l'homme portées par des civils irakiens contre des soldats britanniques entre l'invasion de l'Irak en 2003 et le départ des troupes de combat de ce pays en 2009. Au 31 mars 2016, cet organisme enquêtait sur 1.374 cas, des accusations de mauvais traitements, de disparitions et de meurtres. Jusqu'à présent, 326 cas ont été résolus, et des compensations d'un total de 20 millions de livres environ (23 millions d'euros) ont été versées.