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Frédéric Michel (à Rome), édité par Juliette Moreau Alvarez
À quelques heures maintenant du début du scrutin pour les élections législatives, les Italiens sont divisés. Si certains veulent tenter Meloni, d'autres rejettent l'extrême droite qu'elle porte. Mais la plupart sont aussi plutôt indifférents, face à des candidats qui ne les représentent pas.

À quelques heures du scrutin que certains qualifient déjà d'historique, la tension est à son comble en Italie. Giorgia Meloni, avec l'alliance de Fratelli d'Italia, est en tête des sondages aux législatives avec 24 à 25% des intentions de vote, contre 21 à 22% pour le Parti démocrate et 13 à 15% pour le Mouvement 5 Étoiles, 12% pour la Ligue et 8% de Forza Italia. Avec ce score, une coalition ultraconservatrice avec Matteo Salvini et Silvio Berlusconi pourrait rafler plus de la moitié des sièges au Parlement.

Un changement représenté par la droite ?

À Rome, cette élection ne suscite pas un engouement majeur. Mais ce retraité se rendra tout de même aux urnes demain : "J'irai voter. Bien sûr, c'est important. En espérant que l'Italie reste encore un pays." De son côté Guido, un restaurateur romain, profitera de son dimanche comme de nombreux Italiens. "Je pense que je ne voterai pas car il n'y a personne qui me représente", explique-t-il. "On dit que la droite gagnera. Je ne sais pas si elle est extrême, comme le disent certains, ou si c'est un argument marketing monté par la concurrence plutôt qu'une vraie extrême droite."

Si Giorgia Meloni l'emporte, elle deviendrait la première femme à diriger l'Italie. Ce serait une grande victoire pour l'extrême droite, mais pas la première. Il y a quatre ans, la Lega était montée en puissance avec l'arrivée au pouvoir en tant que vice Premier ministre de Matteo Salvini, qui occupera aussi un ministère clé, celui de l'Intérieur. Demain, l'union des droites devrait permettre au parti postfasciste Fratelli d'Italia de l'emporter avec ses partenaires de la Lega et de Forza Italia de Silvio Berlusconi.

 

 

Un scénario que souhaite notamment Marisa. "J'irai voter car je ne suis pas satisfaite de notre situation. J'aimerais mieux vivre. Je suis quelqu'un qui paie ses impôts et donc j'exige que les services fonctionnent, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent. On a beaucoup de désordre public, beaucoup de chaos à tous les niveaux. Ce changement, c'est la droite qui le représente."

Meloni, la "Marine Le Pen" italienne

Si l'extrême droite est en passe de l'emporter, la notion même d'extrême droite n'est pas la même qu'en France. Ainsi, en Italie, ce qu'on entend beaucoup concernant Giorgia Meloni, c'est "qu'il faut essayer". Elle est la seule à ne pas avoir participé au dernier gouvernement de coalition. Meloni se heurte tout de même à de farouches opposants comme cette jeune Italienne : "Son idéologie ne me plaît pas trop, parce que je suis un peu moderne", explique-t-elle. "Je la vois un peu comme une opposition, un peu comme Marine Le Pen chez vous."

Les résultats des élections sont attendus très tard, comme toujours en Italie, dans la nuit de dimanche à lundi.