Les États-Unis mettent en accusation deux cadres de Société Générale dans le dossier Libor

Le département de la Justice américaine a annoncé jeudi avoir accusé deux cadres d'avoir comploté en vue de transmettre de faux rapports concernant des informations de marché.
Le département de la Justice américaine a annoncé jeudi avoir accusé deux cadres d'avoir comploté en vue de transmettre de faux rapports concernant des informations de marché. © AFP
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avec Agences , modifié à
Le département de la Justice américaine a annoncé jeudi avoir accusé deux cadres d'avoir comploté en vue de transmettre de faux rapports concernant des informations de marché. 

Le département de la Justice américain a annoncé jeudi avoir mis en accusation deux cadres de la Société générale pour leur rôle supposé dans la manipulation du taux interbancaire Libor. Dans un communiqué, le département précise avoir accusé Danielle Sindzingre, chargée de la trésorerie de la banque au niveau mondial à l'époque des faits, et Muriel Bescond, alors à la tête de la trésorerie pour la France, d'avoir comploté en vue de transmettre de faux rapports concernant des informations de marché.

Le Libor, longtemps un taux interbancaire de référence. Danielle Sindzingre était au moment des faits responsable des activités internationales sur les bons du trésor et Muriel Bescond pour ceux émis sur le marché français auprès de la Société Générale. "L'intégrité de nos marchés financiers dépend de ce que chacun des participants transmette une information complète et exacte", a souligné le procureur fédéral auprès du tribunal de New York Bridget Rohde, citée dans un communiqué.

Le Libor, soit le "London Interbank Offered Rate", a longtemps été un taux interbancaire de référence dans le monde de la finance, ayant une incidence sur une masse énorme de produits financiers dont certains prêts aux ménages et aux entreprises. Plusieurs affaires de manipulations ces dernières années ont toutefois terni sa réputation et le régulateur britannique des marchés a annoncé fin juillet sa suppression d'ici fin 2021.

Plusieurs banques ont déjà payé des amendes. Lorsqu'il a été la cible de manipulations, il était fixé quotidiennement par 16 des principales banques mondiales de manière consensuelle et servait notamment à déterminer le taux auquel elles se prêtent de l'argent entre elles. Son mode de calcul avait ensuite été modifié.

Société Générale avait indiqué début août en présentant ses résultats pour le deuxième trimestre qu'elle coopérait avec les autorités américaines dans le cadre d'une enquête ouverte sur des manipulations du Libor. Plusieurs autres banques, dont Deutsche Bank, ont déjà payé des amendes dans le cadre de cette affaire et un ancien trader des banques UBS et Citigroup, Tom Hayes, a écopé d'une peine de onze ans de prison.