Le Pape sous haute surveillance en Centrafrique

Le pape sous haute protection, ici aux côtés de Catherine Samba-Panza, chef de l'Etat de transition en Centrafrique.
Le pape sous haute protection, ici aux côtés de Catherine Samba-Panza, chef de l'Etat de transition en Centrafrique. © AFP
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Virgine Riva et T.M. avec AFP
Le pape François se rend lundi à la mosquée centrale de Bangui, la capitale centrafricaine.

C'est le dernier jour de son périple africain et sans doute l'étape la plus risquée de son voyage. Depuis dimanche, le pape François est en Centrafrique, un pays secoué depuis plusieurs années par des violences intercommunautaires

4.000 hommes pour sécuriser le secteur. Pour sa sécurité, le Pape peut compter sur une double escorte. La première est constituée de gendarmes du Vatican en gilets pare-balles et de gardes suisses. L'autre, d'une cinquantaine d'hommes des Nations Unies formés depuis des mois. Au total, ce sont près de cent personnes autour de lui, et près de 4.000 aux alentours. Car en temps normal, plus aucun chrétien ne rentre dans ce quartier exposé de Bangui, le PK-5, devenu un repère pour miliciens musulmans. Un quartier qui a également subi des massacres commis par les milices chrétiennes.

"Un symbole et un message fort". Le chef de l'Eglise catholique viendra saluer cinq imams, qui le conduiront sur un podium à côté de la mosquée de Koudoukou pour une courte cérémonie. Brève, celle-ci sera néanmoins hautement symbolique. Jorge Bergoglio devrait lancer à Koudoudou un appel à ne pas confondre la religion et un conflit où la religion sert de prétexte à des intérêts particuliers. En clair, le conflit centrafricain est politique, même si des miliciens des deux religions s'opposent. "C'est à la fois un symbole et un message fort. Il vient compatir avec les Centrafricains dans leur douleur. Les exhorter aussi à vivre ensemble", explique l'imam Layana. Les musulmans de Centrafrique croient en effet en ce Pape car ils veulent croire à la paix. "Il est en train d'amener la paix dans notre pays. Il faut finir la guerre, les pillages, les tueries, les maisons brûlées, les incendies", exhorte Fatim, 16 ans.

Après un dernier tour en papamobile devant 30.000 personnes, le pape François regagnera Rome après ses trois étapes très denses au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique. L'étape d'un jour et demi à Bangui peut déjà être considérée comme un grand succès. Tous les Centrafricains se disent que cette venue du souverain pontife est un début, espérant que le pays ne retombe pas dans le chaos une fois qu'il sera reparti.