Le Liban "est colonisé par l'Iran à travers le Hezbollah", selon un politologue

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Il y a un an, plus de 200 Libanais étaient tués dans les violentes explosions du port de Beyrouth. Depuis, le pays traverse une crise politique sans précédent et n’a plus de gouvernement. Pour le politologue franco-libanais, Antoine Basbous, c’est le parti islamiste Hezbollag qui, dans les faits, a pris le pouvoir. Il alerte mercredi au micro d'"Europe Soir" sur la situation du pays. 

Un an jour pour jour après les explosions qui ont tué plus de 200 personnes à Beyrouth, le Liban traverse l’une des plus grandes crises politique et économique de son histoire. Mercredi, une visioconférence internationale, co-présidée par Emmanuel Macron, a été organisée pour apporter une réponse humanitaire à ce que traverse le pays. Mais pour le politologue fanco-libanais, Antoine Basbous, cela n’est pas suffisant. Ce spécialiste du monde arabe et de l’islam était l’invité d’Europe 1 mercredi soir.

Emmanuel Macron a annoncé mercredi une aide de 100 millions d’euros au Liban pour aider le pays à sortir de la crise économique et politique dans laquelle il est embourbé. Mais selon le politologue libanais Antoine Basbous, "le problème est ailleurs". "Ce pays est colonisé par l'Iran à travers le Hezbollah. Le parti politique a sélectionné des dirigeants qui sont des télégraphistes chez lui pour diluer et déliter l'identité libanaise, et la remplacer", avance ce spécialiste du monde arabe et de l'islam. 

Le Hezbollah contrôle depuis un an "tous les pouvoirs"

Depuis la catastrophe, il y a un an, il n’y a plus de gouvernement au Liban. Et pour le politologue, cela profite au parti religieux islamiste, le Hezbollah. De la présidence de la République à l’Assemblée, en passant par le chef du gouvernement, "tous les pouvoirs" sont contrôlés aujourd'hui par le Hezbollah, s’alarme Antoine Basbous. Pourtant, depuis le "Pacte national" de 1943, le Liban est organisé selon un système confessionnaliste : les chrétiens maronites, musulmans chiites et sunnites doivent se partager les plus hauts postes de l’Etat.

Pour "sauver" le Liban, Antoine Basbous ne voit qu’une seule solution : "un mandat international pour le soustraire à cette tutelle iranienne". Le Hezbollah est également responsable, selon lui, de l’explosion du port de Beyrouth, un an auparavant. "Ces 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium, qui les a acheminés ? Qui les a protégés ? Qui a permis à Assad de venir prélever ces barils d'explosifs et de les balancer sur sa population ? C'est le Hezbollah. Et qui empêche aujourd'hui l'enquête de progresser ? C'est évidemment le Hezbollah", clame le politologue.