Le bateau d'une ONG avec une centaine de migrants à bord fait route vers la France

Alan Kurdi Sea-Eye
Le bateau Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye, en avril 2020. © CEDRIC FETTOUCHE / SEA-EYE.ORG / AFP
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avec AFP
Le bateau de l'ONG allemande Sea-Eye, qui a sauvé 133 migrants en mer samedi, fait route mercredi vers le port de Marseille en France après avoir vu ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes échouer. L’ONG dénonce l’inaction de l’Italie et de l’Allemagne.

Le bateau Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye, qui a sauvé 133 migrants en mer samedi, fait route vers le port de Marseille en France après avoir vu ses tentatives de rejoindre les côtes italiennes échouer, a annoncé l'ONG mercredi. "L'inaction des autorités italiennes et allemandes nous contraint à cette mesure", a assuré le dirigeant de l'ONG, Gorden Isler, dans un communiqué.

125 personnes encore à bord

Depuis mardi soir, l'Alan Kurdi fait donc route vers le port du sud de la France où il devait "comme prévu se rendre pour procéder à un changement d'équipage et se préparer à une nouvelle intervention" en Méditerranée orientale, a précisé Sea-Eye, une ONG basée à Ratisbonne, en Bavière (Allemagne). Mardi matin, les garde-côtes italiens avaient évacué deux femmes, un homme et cinq enfants, dont un bébé de cinq mois, a indiqué Sea-Eye, qui ajoute sur Twitter que 125 personnes se trouvent encore à l'heure actuelle à bord.

L'Italie renvoie vers l'Allemagne, pays d'origine de l'ONG

Sea-Eye explique que jusqu'à mardi soir, "aucun poste de commandement des opérations de sauvetage européen n'a pris en charge la coordination pour les gens sauvés qui se trouvent sur le Alan Kurdi", les Italiens renvoyant notamment sur l'Allemagne, pays d'origine de l'ONG. Celle-ci a renouvelé mardi soir ses appels aux postes de commandement d'Italie, de Malte, d'Allemagne et de France ainsi qu'au ministère allemand des Affaires étrangères, "mais aucun n'a répondu", souligne Sea-Eye.

Une recrudescence des embarcations en Méditerranée centrale

L'année 2020 est marquée par une recrudescence d'embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe, venus pour l'essentiel de Libye et de la Tunisie voisine. Entre début janvier et fin juillet, les tentatives de traversée au départ de la Libye ont augmenté de 91%, comparé à la même période l'an dernier, représentant 14.481 personnes ayant pris la mer. Celles au départ de la Tunisie ont flambé, avec 10.174 personnes concernées, en augmentation de 462%. Plus de 300 migrants ont péri cette année en tentant la traversée, mais ce chiffre pourrait être en fait beaucoup plus élevé, estime l'Organisation internationale pour les migrations (IOM).