Le baron de la drogue "El Chapo" devrait être extradé vers la fin d'année, selon les Etats-Unis

© AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Joaquin Guzman devrait être extradé vers les Etats-Unis avant la fin 2016. Il s'y opposera s'il ne trouve pas d'accord avec les autorités américaines.

Le puissant baron de la drogue mexicain Joaquin "El Chapo" Guzman devrait être extradé "vers la fin de l'année", a indiqué lundi une source gouvernementale américaine, après la décision d'un juge mexicain d'autoriser cette extradition. "Nous pensons qu'il sera extradé vers la fin d'année", ce qui serait un délai relativement rapide au Mexique pour ce type de processus, a indiqué cette source américaine sous couvert d'anonymat.

"Nous ne négocieront pas". Un juge fédéral de Mexico s'est prononcé vendredi en faveur de l'extradition de "El Chapo" demandée notamment par un tribunal de Californie où il est poursuivi pour trafic de drogues. Mais le ministère mexicain des Affaires étrangères a maintenant 20 jours pour prendre une décision et les avocats de "El Chapo" auront ensuite 30 jours pour faire appel de cette décision. L'avocat de Guzman, Jose Refugio Rodriguez, a indiqué que son client s'opposerait à cette extradition sauf s'il parvient à négocier les conditions de sa peine avec les autorités américaines. "Si nous trouvons un accord, (l'extradition) aura lieu", a déclaré Refugio. "Sinon, nous nous battrons contre l'extradition autant que nous le pourrons". Selon cette source gouvernementale, il n'y aura toutefois pas de négociation avec les autorités américaines. "Nous ne négocions pas" a-t-elle déclaré

Transfèrement surprise. La décision du juge mexicain d'autoriser l'extradition est intervenue à la veille du transfèrement surprise samedi de Guzman de la prison de El Altiplano, à 90 km de Mexico, vers une prison fédérale de Ciudad Juarez (nord), à la frontière américaine. Le gouvernement mexicain a assuré que ce transfèrement n'avait rien à voir avec le processus d'extradition mais répondait "strictement" aux protocoles de sécurité. La commission nationale de sécurité a indiqué que Guzman avait été transféré car des travaux étaient en cours pour renforcer la sécurité de El Altiplano.

"Toutes les garanties". Des analystes se sont toutefois interrogés sur ce transfèrement surprise du chef du cartel de Sinaloa vers une région considérée comme l'un de ses bastions, pour y être incarcéré dans une prison classée au dernier rang des 20 prisons fédérales analysées dans un rapport de 2015 par la commission nationale des droits de l'homme. Eduardo Guerrero, le responsable du système pénitentiaire national, a défendu cette décision et assuré que la prison fédérale de Ciudad Juarez était sûre. "C'est une prison qui offre toutes les garanties pour accueillir des détenus dangereux", a-t-il déclaré lundi sur une radio nationale, ajoutant que cette prison possédait quatre unités de haute-sécurité.