Le tabloïd britannique Daily Mail a provoqué un tollé suite à la publication de sa Une qui, en lieu et place du Brexit et de la question de l'indépendance de l'Ecosse, ne s'intéresse qu'aux jambes des deux femmes politiques en couverture : la cheffe du gouvernement écossais Nicola Sturgeon et la Première ministre britannique Theresa May.
Un concours de belles jambes. "Peu importe le Brexit, qui gagne au concours des plus belles jambes ?", titre le journal, avec une tentative de jeu de mots en anglais (Brexit vs "Legs-it").
Réactions indignées. La Première ministre britannique Theresa May s'est rendue lundi en Ecosse pour rencontrer la cheffe du gouvernement écossais et tenter de la convaincre que ce n'était "pas le bon moment" pour réclamer l'indépendance. Un moment tendu puisqu'il s'agissait du premier tête à tête depuis que la dirigeante écossaise avait annoncé il y a deux semaines son intention de réclamer un nouveau référendum d'indépendance pour la fin 2018 ou début 2019. Cette Une du Daily Mail, en choisissant de centrer l'attention sur le physique des dirigeantes, a donc provoqué de nombreuses réactions indignées sur Twitter, y compris de la part de Jérémy Corbyn, le leader du parti travailliste.
It's 2017. This sexism must be consigned to history. Shame on the Daily Mail. pic.twitter.com/V3RpFSgfnO
— Jeremy Corbyn MP (@jeremycorbyn) 27 mars 2017
Le ministre des Transports écossais, Humza Yousaf, a aussi déploré qu'alors que deux femmes parmi les plus puissantes du Royaume-Uni discutent d'enjeux cruciaux, le Daily Mail choisisse de parler de leurs jambes.
Arguably two of most powerful people in UK discussing biggest issue of the day & Daily Mail talks about...their legs. What a rag #DailyFailpic.twitter.com/J9MqbziY5Q
— Humza Yousaf (@HumzaYousaf) 27 mars 2017
Laurie Penny, journaliste féministe, invite à ignorer le Daily Mail, qui "fait ce qu'il a toujours fait, et tente d'attirer l'attention avec un sexisme cheap".
Just don't rise to the Daily Mail. They're doing what they always do and trying to distract us with cheap sexism.
— Laurie Penny (@PennyRed) 28 mars 2017
Sexisme... et xénophobie ? Outre ces accusations de sexisme, le journal a déjà été critiqué par le passé pour le sentiment xénophobe qu'il est accusé d'entretenir envers les migrants. En novembre 2016, la marque de jouets Lego avait d'ailleurs décidé d'interrompre toute relation commerciale avec le tabloïd pour ce motif.