La Cour pénale internationale va se pencher sur les crimes contre l'environnement

Les locaux de la CPI à La Haye aux Pays-Bas.
Les locaux de la CPI à La Haye aux Pays-Bas. © MARTIJN BEEKMAN / ANP / AFP
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avec Reuters
La CPI s'occupait jusqu'à présent des génocides, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et des crimes d'agression.

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi qu'elle allait commencer à se pencher sur les crimes liés à la destruction environnementale, l'exploitation illégale des ressources naturelles et les dépossessions foncières illicites. Désormais, dirigeants d'entreprises et responsables politiques seront susceptibles d'être poursuivis s'ils s'impliquent dans des programmes illégaux de ventes de terrains qui s'accompagnent de violents déplacements de populations, disent des organisations non gouvernementales et des juristes. 

Un recours international. Depuis sa fondation en 1998, la cour basée à La Haye s'est essentiellement illustrée dans quatre domaines: les génocides, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et les crimes d'agression. Désormais, les crimes environnementaux pourront être visés dans les dossiers tombant dans la juridiction de la CPI, explique dans un communiqué Global Diligence LLP, une ONG basée à Londres. Les victimes pourront également demander justice en saisissant la justice internationale si elles ne sont pas entendues dans leur propre pays. 

Evolution de la CPI. "La CPI s'adapte aux nouvelles dynamiques de conflits", a souligné Alice Harrison, membre de l'ONG Global Witness. "Cette évolution signifie qu'elle peut commencer à demander des comptes aux dirigeants d'entreprises pour les saisies foncières à grande échelle et les déplacements de populations en temps de paix." La décision de la CPI intervient en amont de la décision que doit rendre la procureure Fatou Bensouda dans une affaire concernant des responsables politiques et hommes d'affaires cambodgiens accusés d'avoir illégalement accaparé des terres. Global Diligence, qui représente les plaignants cambodgiens, estime que l'annonce de la CPI ouvre la voie à un examen de ce dossier. Le gouvernement cambodgien a rejeté le dossier qui aurait selon lui des motivations politiques et qui serait fondé sur des chiffres erronés.