L’Allemagne réactive ses centrales

En Allemagne, le froid est tel que les autorités ont dû réactiver des centrales nucléaires fermées au printemps dernier.
En Allemagne, le froid est tel que les autorités ont dû réactiver des centrales nucléaires fermées au printemps dernier. © REUTERS
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En raison de la vague de froid, certains réacteurs nucléaires à l’arrêt ont été sollicités.

D’ici 2022, l’Allemagne sera totalement sortie du nucléaire. Berlin a d’ailleurs déjà engagé le processus, en retirant de son réseau énergétique plusieurs réacteurs. Sauf que, selon le quotidien Handelsblatt de jeudi, ces centrales ont été réactivées mardi pour faire face à la vague de froid et à la surconsommation d’énergie qui en découle.

Quatre entreprises gestionnaires de réseaux électriques ont ainsi décidé de faire appel à ces centrales qui font partie de la "réserve froide" créée par l'agence fédérale en charge des réseaux. Il s’agit pour ces sociétés de faire face à la vague de froid qui sévit en Europe, a confirmé au journal la porte-parole de Tennet, l'un de ces quatre groupes. L'Allemagne avait déjà sollicité une première réserve de production d'urgence mise en place chez son voisin autrichien en décembre, mais c'est la première fois qu'elle doit avoir recours à ses réserves propres.

La France raillée

La porte-parole de Tennet a qualifié de "mesure préventive" la décision prise par sa société, mais aussi par 50 Hertz, Amprion et EnBW. Le terme de prévention est également employé par l'agence fédérale en charge des réseaux électriques, cités dans l'article.

Cinq des huit réacteurs allemands arrêtés dès l'été dans le cadre de la sortie programmée du nucléaire se trouvent dans le sud-ouest de l'Allemagne, où la situation est particulièrement tendue, du fait de la présence dans cette région de gros consommateurs, relève le Handelsblatt.

Les tensions proviennent également des exportations vers la France, sur lesquelles les médias allemands, Handelsblatt en tête, n'avaient pas manqué d'ironiser mercredi. Paris avait en effet copieusement critiqué et raillé la décision allemande de se passer de l'atome d'ici 20 ans, alors qu’elle est contrainte aujourd’hui d’acheter au prix fort de l’électricité chez son voisin.