Le gouvernement congolais "choqué" par les propos de François Hollande

Des violences ont éclaté lundi et mardi à Kinshasa, au Congo
Des violences ont éclaté lundi et mardi à Kinshasa, au Congo © Mustafa MULOPWE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le gouvernement congolais s'est dit "choqué" jeudi, après que François Hollande a accusé les autorités du pays d'"exactions" contre leur peuple. 

Le gouvernement congolais est "choqué" par les propos du président français François Hollande ayant accusé les autorités de la République démocratique du Congo d'"exactions" contre leur peuple lors des violences de lundi et mardi à Kinshasa, a déclaré jeudi son porte-parole. 

"Injonctions comminatoires". "Comme à l'accoutumée, nous avons eu droit à des injonctions comminatoires", a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende à propos des propos tenus par François Hollande mardi à New York. C'est "à se demander si la RDC (est) devenue un nouveau département d'outre-mer issu de nouvelles conquêtes de l'Hexagone", a ajouté le porte-parole, reprochant au président français de s'être "permis de tirer à boulets rouges" sur le gouvernement congolais "avec des accents de maître d'école". Laurent Mende a estimé que François Hollande avait fait preuve d'une "compassion" sélective vis-à-vis des victimes de violences ayant fait plusieurs dizaines de morts. Le président français, a-t-il ajouté, n'a retenu "que l'incendie d'un parti d'opposition, passant sous silence" les incendies de partis de la majorité et les victimes des émeutiers, "allant jusqu'à faire grief à nos forces de l'ordre et de sécurité de réprimer ces criminels" 

"Des violences insupportables". "Il s'est produit des violences en République démocratique du Congo qui sont inadmissibles, insupportables", avait déclaré mardi à New York François Hollande". "Ce qui est incontestable, c'est qu'il y a des victimes et qu'elles ont été provoquées par des exactions venant de l'État congolais lui-même", avait ajouté le président français. "Le principal parti d'opposition a vu son siège brûler", avait encore dit François Hollande, "dans aucun pays on ne peut accepter de tels comportements, de tels agissements". 

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées lundi et mardi à Kinshasa. Les violences ont commencé en marge d'une manifestation d'opposition pour demander le départ du président Joseph Kabila au terme de son mandat le 20 décembre, et la convocation de l'élection présidentielle avant cette date. Elles ont rapidement dégénéré en émeutes et en pillages, réprimés par la police et l'armée.