Kenya : un homme d'affaires chinois expulsé pour avoir comparé le président à un "singe"

Président du Kenya Uhuru Kenyatta (1280x640) Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
Un homme d'affaires chinois s'en est pris au président du Kenya, Uhuru Kenyatta, ici en photo.
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
L'expulsion de cet homme survient au lendemain d'une descente de police au siège africain, situé à Nairobi, de la chaîne de télévision chinoise CGTN.

Un homme d'affaires chinois, Liu Jiaqi, a été arrêté au Kenya puis expulsé du pays après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo où il compare les Kényans et leur président Uhuru Kenyatta à des "singes", a expliqué jeudi le service de l'immigration de Nairobi.

"Je n'aime pas cet endroit, des gens comme des signes". Dans une vidéo de deux minutes et demie partagée sur Twitter et ailleurs, l'homme, qui semble se disputer avec un de ses employés, profère une série d'insultes racistes. "Tous, tous les Kényans… comme un singe, même Uhuru Kenyatta. Tous", l'entend-on dire. Après qu'un employé lui eut suggéré de "rentrer en Chine", l'homme d'affaires réplique de plus belle en (mauvais) anglais : "Ce n'est pas ma place ici. Je n'aime pas cet endroit, des gens comme des singes, je n'aime pas leur parler, ça sent mauvais, et pauvres et stupides, et noirs. Je ne les aime pas. Pourquoi pas (comme) les Blancs, comme les Américains" ? Il ajoute ne rester au Kenya que parce que "l'argent est important". Le président Kenyatta a participé cette semaine à une grande conférence sino-africaine à Pékin où la Chine a promis d'investir 60 milliards de dollars (52 milliards d'euros) de plus sur le continent

Déjà des accusations de racisme contre des Chinois cette année. Ce n'est pas la première fois que des Chinois travaillant au Kenya y sont accusés de racisme. Plus tôt cette année, ce sont des Kényans travaillant sur une nouvelle voie de chemin de fer construite par la Chine qui ont accusé du personnel et des cadres chinois de racisme et de discrimination. Le gouvernement kényan a toutefois rejeté les accusations dans le cadre de ce projet d'infrastructure de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros). Concernant l'expulsion de Liu Jiaqi, un porte-parole de l'ambassade de Chine au Kenya, Zhang Gang, a assuré à l'AFP que l'extrait vidéo datait de juin. L'homme filmé "a déjà fait l'objet d'une sanction par sa société et s'est excusé auprès de son collègue kényan", a-t-elle insisté. Les propos de cet homme "ne représentent pas l'opinion de la vaste majorité des Chinois", a tenu à ajouter la même source.

Cet incident survient au lendemain d'une descente de police au siège africain, situé à Nairobi, de la chaîne de télévision chinoise CGTN dans le cadre d'une opération visant les étrangers en situation irrégulière. Plusieurs journalistes ont été brièvement interpellés. L'ambassade de Chine a exprimé sa "préoccupation" après une série d'incidents où des Chinois en situation régulière ont été emmenés au poste de police pour des vérifications.