A New York, des femmes sont descendues dans la rue afin de crier leur colère et à la stupéfaction face à la décision de la Cour Suprême américaine qui met en danger le droit à l'avortement (Illustration) 1:15
  • Copié
Alexis Guilleux (Correspondant à New-York) , modifié à
La Cour suprême des États-Unis a renversé ce vendredi le célèbre arrêt Roe v Wade qui protégeait le droit à l’avortement aux Etats-Unis. À New York, des femmes sont descendues dans la rue afin de crier leur colère et à la stupéfaction. Europe 1 est allée à leur rencontre.
REPORTAGE

Dans une volte-face historique, la très conservatrice Cour suprême des États-Unis a enterré vendredi un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter, mais n'avait jamais été accepté par la droite religieuse. Cette décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales, mais renvoie les États-Unis à la situation en vigueur avant l'arrêt emblématique "Roe v. Wade" de 1973, quand chaque État était libre de les autoriser ou non. Compte tenu des fractures dans le pays, une moitié des États, surtout dans le Sud et le centre plus conservateurs et religieux, pourraient les bannir rapidement.

À New York, il n'est pas question de revenir sur le droit à l'IVG. L'heure est à la colère et à la stupéfaction pour les habitants de la Grosse Pomme. Europe 1 est allée à leur rencontre.

"Je n'aurais jamais pensé devoir mener le même combat que ma grand-mère"

Autour de l'université de New York, au cœur de Manhattan, le choc est rude à encaisser. "Je suis triste et en colère. Je n'aurais jamais pensé devoir mener le même combat que ma grand-mère. Mais je me bats pour celles qui un jour auront 20 ans et pour mes futurs enfants", explique Sophia, 20 ans, au micro d'Europe 1.

Comme toutes les Américaines, Rachel s'attendait à cette décision. La femme arbore une pancarte "Mon corps, mon choix à la main". Elle est très amère vis-à-vis de la Cour suprême. "On nous dit que les États ne peuvent pas prendre de décision sur le port d'armes, mais qu'ils peuvent décider si on a le droit de porter un bébé. C'est hypocrite, tellement politique, ils n'ont aucun code moral. Cette cour ne fonctionne pas comme elle le devrait pour protéger le droit des américains", détaille-t-elle.

"Nous allons trouver une solution" 

Alors toutes savent que le droit à l'avortement reste garanti à New York, mais ce ne sera plus le cas dans près de la moitié du pays. Comme au Texas ou Anna est née et a grandi : "C'est effrayant de se dire que chez moi, je n'aurai pas accès aux mêmes soins qu'à New York. Ça me donne vraiment envie de vivre là où je pourrais recevoir les soins dont j'ai besoin. L'avortement est une question de santé", rapporte-t-elle.

Et puis, ces milliers de personnes rassemblées, c'est aussi une manière de garder espoir. "Nous n'avons pas le choix, nous allons trouver une solution", confie Jackie, venue au rassemblement avec ses deux jeunes filles.