Italie : l'agression de Daisy Osakue n'était pas raciste, la Ligue jubile

Matteo Salvini demande désormais des excuses. (image d'archives)
Matteo Salvini demande désormais des excuses. (image d'archives) © ANDREAS SOLARO / AFP
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avec AFP , modifié à
L'agression de l'athlète noire italienne Daisy Osakue est le fait de trois jeunes qui voulaient "s'amuser" et ne relève pas du racisme, ce qui a poussé le ministre de l'Intérieur à demander des excuses.

Les agresseurs de Daisy Osakue, athlète italienne noire touchée dimanche soir à un œil, étaient des jeunes désœuvrés, a révélé l'enquête, poussant la Ligue (extrême droite) à s'insurger contre une "alerte raciste" inventée par la gauche. Lundi, la diffusion de la photo du visage tuméfié de la discobole de 22 ans, qui a finalement obtenu vendredi le feu vert des médecins pour participer aux championnats d'Europe la semaine prochaine à Berlin, avait provoqué une avalanche de réactions indignées. Elle avait été touchée par un œuf lancé depuis une voiture près de Turin.

"Lancer des œufs pour s'amuser". Ses agresseurs ont été retrouvés jeudi soir : trois jeunes de 19 ans, étudiants à l'école hôtelière et qui ont lancé des œufs en direction d'autres personnes, au hasard. "On avait vu ça sur Facebook, Instagram. Lancer des œufs pour s'amuser. Pour salir les vêtements, pas pour faire mal. Le racisme n'a rien à voir là-dedans", a déclaré au quotidien La Stampa l'un d'eux, Federico De Pascali, fils d'un conseiller municipal du Parti démocrate (PD, centre gauche). "Maintenant j'attends des excuses", a déclaré Matteo Salvini, le patron de la Ligue et ministre de l'Intérieur accusé d'attiser la xénophobie. "Ils parlaient d'alerte au racisme et en fait c'était juste trois idiots, des fils à papa du PD".

Agressions racistes. Le ministre de la Famille, Lorenzo Fontana, lui aussi membre de la Ligue, est allé plus loin en réclamant l'abolition de la loi de 1993 pénalisant les discriminations et violences racistes ou la propagande fasciste, utilisée ces dernières années "par les mondialistes pour envelopper d'antifascisme leur racisme anti-italien". Pourtant, le malaise est réel dans le pays, où la presse a recensé une trentaine de cas de violences ou de tirs, dont deux mortels, contre des immigrés africains ou maghrébins depuis juin. A Naples, une manifestation était prévue vendredi après-midi après qu'un jeune marchand ambulant sénégalais, en situation régulière, eut été blessé à une jambe jeudi par des tirs de pistolet depuis un scooter.