Jitomir 3:07
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Nicolas Tonev, édité par Manon Fossat
Au huitième jour de l'invasion militaire russe en Ukraine, la capitale Kiev est entourée de plusieurs lignes de front. Notre envoyé spécial sur place Nicolas Tonev a tenté de rallier la ville mercredi, mais a été contraint de rebrousser chemin vers Jitomir du fait des combats. Il raconte comment les Ukrainiens, même épuisés, sont déterminés à se battre.
REPORTAGE

Combien de temps les Ukrainiens vont-ils tenir face à l'armée russe ? Depuis une semaine, les troupes essuient des tirs de missiles et défendent leur capitale, Kiev, bombardée de nouveau mercredi soir. Pour notre envoyé spécial sur place Nicolas Tonev, impossible d'approcher la capitale entourée de plusieurs lignes de front. Il raconte pour Europe 1 comment il a dû rebrousser chemin depuis Jitomir, ville garnison à un peu plus d'une centaine de kilomètres de la capitale.

Un gros front fixe et plusieurs autres fronts plus petits

La route directe est en effet complètement bloquée du fait d'un gros point de fixation de combats. Les armées ukrainiennes et russes se font face à moins d'un kilomètre l'une de l'autre. Mais il existe également une deuxième solution pour se rendre à Kiev, à savoir passer par une route du Sud. Seulement l'incertitude demeure quant à la situation militaire sur place.

Au moment de prendre la route, pourtant réputée sûre à 9 heures mercredi matin, notre envoyé spécial s'est en effet retrouvé face à une route barrée par l'armée. Aux alentours de 11h30, l'armée assurait que des combattants tchétchènes étaient en train de passer à l'action sur cette même route. Il n'était donc plus question de laisser le passage. Des fronts différents sont observés sur place : un gros front nord-ouest fixe, avec de gros combats, des blindés détruits, des tirs d'artillerie, de roquettes, et d'autres fronts plus petits dans le pays, auxquels il faut faire très attention.

"Une affaire de famille"

Comme constaté par notre envoyé spécial, les Ukrainiens sur place sont épuisés, on le voit sur les visages, on l'entend dans les propos. Mais la motivation, elle, est toujours bien présente, tout comme la volonté de résister. On ressent en effet la conviction profonde d'être attaqué gratuitement, sans raison. Un Ukrainien estimait mercredi ne vraiment pas avoir de chance. "Selon l'Histoire, on a deux pays frères, la Russie et la Biélorussie. Et voilà ce que donne cette affaire de famille".

Et cette affaire de famille n'est pas prête de s'arrêter. Les bureaux d'enrôlement de l'armée sont remplis de volontaires qui se pressent en nombre, certains étant même invités à revenir le lendemain ou surlendemain. Là-bas, on se salue en disant gloire à l'Ukraine. Comme un résumé de la volonté bien présente de se battre.