Grève dans les prisons belges : un projet d'accord soumis à la base lundi

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Image d'illustration © RICHARD BOUHET / AFP
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avec AFP , modifié à
Les gardiens de prisons belges réclament depuis un mois des moyens supplémentaires face à la surpopulation des centres pénitentiaires. 

Les syndicats des agents pénitentiaires de Wallonie (sud de la Belgique) et de Bruxelles, en grève depuis un mois, soumettront lundi à leur base les dernières propositions du gouvernement, mais le travail ne reprendra pas d'ici là, ont-ils indiqué mercredi après une dixième réunion de concertation.

Des promesses d'embauche. Les gardiens de prison des deux régions sont en grève depuis le 25 avril pour protester contre un plan de "rationalisation" des prisons, qui avait en revanche été accepté par les agents pénitentiaires de Flandre. Le contenu du protocole d'accord n'a pas été rendu public dans l'immédiat mais il sera présenté jeudi et vendredi aux grévistes, qui se prononceront lundi. Selon les syndicats, le mouvement se poursuivra d'ici là. Le ministre de la Justice, Koen Geens, a promis d'engager 480 personnes, dont 386 agents pénitentiaires, a indiqué la télévision belge RTL-TVI. "Je reste prudent. L'avis, c'est la base qui le donnera lundi", a commenté sur la chaîne privée un représentant du syndicat socialiste CGSP, Michel Jacobs. "Il y aura des assemblées générales lundi à 13 heures dans chaque prison", a précisé sur la même chaîne Laurence Clamar, du syndicat chrétien CSC.

10,1% de surpopulation carcérale. La Belgique comptait en moyenne en 2015 11.040 détenus, pour 10.028 places disponibles dans ses prisons, soit un taux moyen de surpopulation de 10,1%, en baisse par rapport aux 15% constatés les années précédentes, selon un rapport de la direction générale des établissements pénitentiaires dévoilé mercredi par le journal La Libre Belgique. Mais la situation est plus difficile dans la principale prison de Bruxelles, Forest, où le taux de surpopulation est de 37,4%, et dans des établissements situés en Wallonie --Dinant (36,7%), Jamioulx-Charleroi (35%), Namur (34%), Lantin-Liège (30%) et Mons (30%), de même que dans la prison flamande de Malines (36,7%), selon la même source.

Un décès après une rixe le 17 mai. La grève a encore entraîné une nette dégradation des conditions de détention puisque les visites des familles, les sorties aux préaux et même les douches ne sont plus assurées normalement. Un détenu placé dans l'aile psychiatrique d'une prison proche de Liège-Lantin (est) est décédé le 17 mai après une rixe en cellule avec son codétenu, un homme "interné". Le directeur de l'établissement, Marc Brisy, avait quelques jours plus tôt averti qu'au "niveau humanitaire", la situation était "catastrophique" et avait fait part de sa crainte que des "incidents graves" surviennent.