Grâce de Fujimori : Vargas Llosa et plus de 230 auteurs péruviens indignés

La grâce de l'ancien président continue de faire polémique au Pérou (photo d'archives).
La grâce de l'ancien président continue de faire polémique au Pérou (photo d'archives). © RAUL GARCIA / AFP
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avec AFP
Intitulé "Pour la dignité du Pérou et contre la grâce", le texte rappelle que l'ancien président péruvien, gracie dimanche dernier, 

Plus de 230 écrivains péruviens, dont le prix Nobel Mario Vargas Llosa, ont signé samedi un manifeste dans lequel ils s'élèvent contre la grâce de l'ex-président Alberto Fujimori qu'ils qualifient "d'illégale et d’irresponsable". Intitulé "Pour la dignité du Pérou et contre la grâce", le texte rappelle que "Fujimori a été condamné pour violation des droits de l'homme et corruption" et qu'il a été "responsable d'un coup d'Etat".

Vive controverse. L'ex-chef de l'Etat péruvien (1990-2000), qui purgeait une peine de 25 ans pour corruption et crimes contre l'Humanité, a été grâcié dimanche par l'actuel président Pedro Pablo Kuczynski, ce qui suscite une vive controverse dans le pays. Les auteurs du manifeste critiquent "la conduite illégale et irresponsable du président Kuczynski qui, la nuit du 24 décembre (...) a accordé le droit de grâce à un criminel". Fujimori a été condamné en 2009 pour corruption et crimes contre l'humanité pour avoir commandité l'assassinat de 25 personnes aux mains d'un escadron de la mort durant la guerre contre les guérilleros du Sentier lumineux (extrême gauche maoïste).

"Aucune maladie dégénérative". Les signataires, parmi lesquels figurent Mario Vargas Llosa, Alfredo Bryce Echenique, Aida Alonso ou Alonso Cueto, estiment que la grâce accordée à l'ancien président montre "peu d'égard pour la dignité, l'égalité devant la loi et le devoir de mémoire" et soulignent qu'il n'est "un secret pour personne que Fujimori ne souffre d'aucune maladie dégénérative ou terminale". La décision du président a provoqué des manifestations de Péruviens, qui accusent le président Kuczynski d'avoir négocié cette mesure en échange de son maintien au pouvoir avec le soutien du mouvement politique fondé par Alberto Fujimori.