Faute d’entente politique, les Catalans vont retourner aux urnes

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M.D avec AFP , modifié à
DEADLINE - Le parti conservateur CDC d’Arthur Mas n’a pas su trouver de compromis avec la formation d'extrême gauche CUP.

Il préfère prendre le risque d’une nouvelle élection, plutôt que de céder au compromis. L'indépendantiste catalan Artur Mas a annoncé la couleur, à quelques jours de la date butoir pour former un gouvernement en Espagne : "ce n'est pas le scénario que je préfère mais je suis prêt à signer le décret de convocation des élections", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse à Barcelone.

Fin de l’espoir indépendantiste. Le dirigeant conservateur et nationaliste devenu au fil des ans indépendantiste, signerait ainsi l'acte de décès de l'hétéroclite coalition de séparatistes de droite, de gauche et d'extrême gauche, censée amener la Catalogne à se séparer de l'Espagne en 2017 au plus tard.

Lors du scrutin du 27 septembre 2015, sa liste n'avait obtenu qu'une majorité simple de 62 sièges sur 135 au Parlement régional, et moins de 50% des suffrages. Son parti conservateur CDC  se trouvait donc contraint à une alliance contre nature avec la petite formation d'extrême gauche CUP (Candidature d'unité populaire, 10 sièges), peu présentable pour les milieux d'affaires catalans soutenant en partie son mouvement.

La CUP veut la tête de Mas. Mais pour former un gouvernement, les négociations ont duré plus de trois mois. La CUP exigeait un autre président à la tête de la région, reprochant à Arthur Mas ses politiques d'austérité et la corruption de son parti.

Les négociations ont finalement échoué, dimanche, quand la petite formation d'extrême gauche a annoncé qu'elle refusait toujours sa candidature, à une semaine de la date limite pour la constitution d'un gouvernement régional. En dépit des pressions au sein même de sa coalition pour qu'il s'efface, le président de région sortant campe sur ses positions.

"Dix députés ne peuvent imposer leurs conditions à 62", a-t-il dit mardi, après avoir listé les concessions déjà faites par sa coalition, notamment la mise en place d'un "plan d'urgence sociale". "C'est une voie sans issue, chaque nouvelle proposition essuie un non", a-t-il dit. Faute d’accord dans les 48 heures, le Parlement catalan sera dissout dimanche. Arthur Mas a prévenu qu'il attendrait la dernière minute, lundi, pour convoquer des élections qui devraient se tenir en mars.