Un nouveau smartphone pour Donald Trump, qui reste une cible pour les pirates

Donald Trump utilise un nouveau smartphone depuis plusieurs semaines.
Donald Trump utilise un nouveau smartphone depuis plusieurs semaines. © NICHOLAS KAMM / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le président américain a dû abandonner son vieux smartphone Android, sans doute un Samsung, pour un iPhone plus sécurisé. 

Le nouvel iPhone du président américain, utilisateur assidu de l'application Twitter, apporte une sécurité supplémentaire par rapport à son ancien appareil mais pose toujours un risque de piratage, selon des experts en cybersécurité.

Un nouveau smartphone depuis plusieurs semaines. "Je peux garantir que les Russes et les Chinois tenteront de lancer une attaque", estime John Dickson, un ancien responsable de la cybersécurité de l'U.S. Air Force et consultant pour la société Denim Group, au Texas. Donald Trump utilisait jusqu'ici un appareil Android, dont les spécifications n'ont pas été révélées, mais que des journalistes avaient identifié comme un vieux modèle de téléphone Samsung, non sécurisé. Le chef des réseaux sociaux à la Maison-Blanche, Dan Scavino, a confirmé cette semaine que Donald Trump "utilise son nouvel iPhone sur Twitter depuis plusieurs semaines". 

Pour John Dickson, le risque de piratage du téléphone du président dépend beaucoup de son utilisation. "Si c'est un appareil à usage limité, le risque est minime (…). Mais dès que vous commencez à cliquer sur quelque chose, à télécharger des applications, à autoriser l'accès à votre téléphone, c'est là que les choses deviennent très sérieuses", prévient-il.  Les téléphones portables peuvent être piratés et permettre à l'auteur de l'attaque de se servir du micro comme appareil d'écoute, d'accéder à la caméra, de géolocaliser le téléphone ou même de prendre le contrôle de l'appareil. L'ancien président, Barack Obama, utilisait un BlackBerry, puis un autre smartphone sécurisé avec des fonctions limitées.

Un nouvel iPhone "pot de miel" ? Certains analystes estiment que les appareils Apple offrent une meilleure sécurité, car la compagnie contrôle à la fois le matériel et son système d'exploitation, régulièrement mis à jour. Apple n'a pas répondu aux questions de l'AFP. Le changement de téléphone de Donald Trump "réduit massivement, mais ne supprime pas complètement les risques de sécurité", estime Nicholas Weaver, chercheur à l'Institut international des sciences de l'informatique, en Californie.

Il présume que des gouvernements étrangers tenteront de pirater le téléphone présidentiel mais que les services de renseignement américains l'ont peut-être déjà modifié pour s'en servir de "pot de miel", une technique utilisée pour attirer, identifier et neutraliser les pirates. Nicholas Weaver avait écrit sur son blog que l'utilisation par Donald Trump d'un modèle Android dépassé ouvrait une brèche sécuritaire et que le téléphone du président pouvait "être compromis par un ou probablement plusieurs services de renseignement étrangers".