Etats-Unis : un condamné noir échappe de peu à la peine de mort

La Court suprême américaine a accordé mardi un sursis à un condamné Noir américain.
La Court suprême américaine a accordé mardi un sursis à un condamné Noir américain. © AFP
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Condamné à la peine capitale, Keith Tharpe a échappé mardi à l'injection létale. Ses défenseurs pointent le "rôle crucial" du racisme dans la sentence.

La Cour suprême des Etats-Unis a accordé mardi soir un sursis inespéré à un citoyen noir condamné pour meurtre, qui devait être exécuté dans l'Etat de Géorgie. La décision de la plus haute instance judiciaire américaine est tombée à l'issue d'une éprouvante soirée d'attente au cours de laquelle Keith Tharpe avait été préparé à recevoir une injection létale dans sa prison.

Racisme d'un juré. Mais, après avoir d'abord retardé l'exécution initialement prévue à 19h00 heure locale (1 heure en France), la haute cour de Washington a finalement ordonné sa suspension in extremis. Keith Tharpe avait été condamné à la peine capitale par un jury comprenant un homme convaincu que les noirs sont dépourvus d'âme. C'est principalement sur ce fondement que les avocats du prisonnier avaient lancé d'ultimes recours, assurant que le racisme avait joué un "rôle crucial" dans la sentence.

Appel de sa condamnation. Les défenseurs du condamné soutenaient également que Keith Tharpe, 59 ans, devrait être épargné en raison de ses problèmes de santé mentale. La Cour suprême n'a pas motivé sa décision de suspendre l'exécution, mais trois juges conservateurs sur les neuf de l'institution ont fait savoir leur opposition à cette suspension. Keith Tharpe reste condamné à mort et la Cour suprême doit désormais décider si elle examinera son appel contre sa condamnation.

A l'époque de son crime, en septembre 1990, Keith Tharpe vivait séparé de son épouse. Il avait arrêté celle-ci en route vers son travail, la femme étant accompagnée de sa soeur, Jacquelin Freeman. L'homme avait forcé sa belle-soeur à se réfugier à l'arrière du véhicule, la blessant d'un coup de feu. Puis il l'avait jetée dans un fossé, l'achevant par balle. Selon les procureurs, il avait ensuite violé sa femme et l'avait forcée à retirer de l'argent, mais la victime était parvenue à appeler la police.