États-Unis : un candidat républicain à nouveau accusé d'agression sexuelle

Roy Moore a fermement démenti les accusations qui pèsent contre lui.
Roy Moore a fermement démenti les accusations qui pèsent contre lui. © MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Roy Moore, candidat républicain au Sénat américain, est accusé par deux femmes d'agressions sexuelles, commises à la fin des années 1970, alors qu'elles n'avaient que 14 et 16 ans.

Une nouvelle femme a accusé lundi d'agression sexuelle le candidat républicain au Sénat Roy Moore, alors que les appels se multipliaient jusque dans son propre camp pour qu'il renonce à sa candidature.

Accusé d'attouchements sur une ado de 14 ans. L'ancien magistrat ultra-conservateur est candidat à la sénatoriale du 12 décembre dans l'Alabama, sa région d'origine dans le sud des Etats-Unis. Le Washington Post avait publié jeudi le témoignage d'une femme affirmant avoir été victime d'attouchements au domicile de Roy Moore en 1979, alors qu'elle n'avait que 14 ans. Le quotidien de la capitale fédérale avait également ouvert ses colonnes à trois autres femmes, qui témoignaient avoir chacune eu des rendez-vous galants avec celui qui était alors procureur adjoint - alors qu'elles étaient âgées de 18 ans ou moins. Elles ont dit qu'il n'y avait pas eu de contacts sexuels mais plusieurs ont dit avoir été embrassées.

Accusé par une nouvelle femme. Lundi, une autre femme, Beverly Nelson, 55 ans, a affirmé lors d'une conférence de presse à New York que Roy Moore l'avait agressée sexuellement un soir de janvier 1978, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle a indiqué qu'il avait tenté de la violer dans sa voiture. Selon cette femme, qui était alors serveuse dans un restaurant de Gadsden, dans l'Alabama, Roy Moore l'aurait subitement agrippée par la nuque pour tenter de la forcer à lui faire une fellation. Beverly Nelson dit s'être débattue vigoureusement avant que le magistrat, qui avait alors 30 ans, ne renonce. "Tu es une enfant", lui aurait-il dit avant de la laisser partir. "Je suis procureur du comté d'Etiwah. Si tu racontes ça à qui que ce soit, personne ne te croira."

Roy Moore dément. En vertu des lois de l'Alabama, les faits allégués sont prescrits au civil comme au pénal. Lors d'une brève déclaration à la presse, Roy Moore a affirmé "sans aucune hésitation que c'est totalement faux. Je n'ai jamais fait ce qu'elle dit que j'ai fait". "Je ne connais même pas cette femme. Je ne sais rien d'elle. Je ne sais même pas où est ou était ce restaurant", a-t-il poursuivi, dénonçant une "manœuvre politique" qui "n'a rien à voir avec la réalité". Sa femme depuis 32 ans, Kayla, a également dit quelques mots, affirmant que ces accusations étaient "fausses" et qu'il s'agissait de "la politique la plus moche" qu'elle ait jamais vue.

Beverly Nelson a demandé, par la voix de son avocate, à ce que la commission judiciaire du Sénat convoque une audition dans les deux semaines pour lui permettre de témoigner, ainsi que les quatre autres femmes qui ont accusé Roy Moore. Pour ne pas donner l'air de participer à une cabale politique contre un membre du parti républicain, la quinquagénaire a précisé qu'elle avait "soutenu Donald Trump".

Le chef des républicains "croit les femmes".Avant même cette nouvelle accusation, le chef de file républicain au Sénat Mitch McConnell avait déclaré que Roy Moore devait "se retirer" sans condition de la course au Sénat. Vendredi, il demandait encore de façon moins tranchée à ce que Roy Moore se retire "si ces allégations (étaient) vraies". Le conditionnel n'est plus d'actualité pour le chef de la majorité : "Je crois les femmes", a déclaré lundi le puissant chef républicain.

Un démocrate plutôt que Moore. À Washington, de plus en plus de voix républicaines s'élevaient pour demander à l'ancien magistrat de renoncer à briguer un siège au Sénat. La quasi-totalité du groupe majoritaire de la chambre haute du Congrès lui a retiré son soutien. Le responsable de la campagne républicaine des sénatoriales, Cory Gardner, a même suggéré que si Roy Moore se maintenait et était élu le 12 décembre, "le Sénat devrait l'exclure" --ce qui serait une première pour un sénateur fraîchement élu. Un autre élu est allé encore plus loin, le sénateur Jeff Flake de l'Arizona : Si le choix doit se faire entre Roy Moore et un démocrate, ce sera le démocrate, sans hésitation", a-t-il dit lundi au Capitole à Washington.