États-Unis : le cardinal de Washington se prosterne pour les victimes de prêtres pédophiles

Donald Wuerl, 2017 crédit : SAUL LOEB / AFP - 1280
Donald Wuerl s'est allongé au sol en signe de pénitence © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP
Le cardinal Donald Wuerl de Washington s'est allongé au sol vendredi en ouverture d'une "messe de pénitence" et a déclaré vouloir se rendre au Vatican pour présenter sa démission au pape François.

Le cardinal Donald Wuerl de Washington, fustigé pour avoir été défaillant face aux actes de prêtres pédophiles en Pennsylvanie, s'est prosterné vendredi en signe de repentance lors d'une messe dédiée aux victimes.

Une "messe de pénitence". Le cardinal de 77 ans, qui fut évêque dans cet État du nord-est des États-Unis, s'est allongé au sol en ouverture d'une "messe de pénitence" en la cathédrale Saint-Matthieu, à Washington. "Nos prières vont à ceux qui ont été victimes d'abus graves du clergé et de l'outrage supplémentaire d'une réponse inadaptée", a déclaré le prélat, qui a annoncé cette semaine vouloir se rendre au Vatican pour présenter sa démission au pape François. "Il faut être prêt à faire ce qui est nécessaire, y compris se retirer. Cette action de ma part sera un aspect essentiel de la guérison" de l'Église, a-t-il écrit dans une lettre aux prêtres de Washington.

L'un des responsables du scandale des abus de Pennsylvanie. Une enquête des services du procureur de Pennsylvanie publiée en août a mis au jour des abus sexuels perpétrés sur des décennies par plus de 300 "prêtres prédateurs" : au moins mille enfants ont été victimes de leurs agissements, couverts par l'Eglise catholique de cet État. 

Dans le rapport final, rédigé par un jury populaire, le cardinal Wuerl, qui fut évêque de Pittsburgh de 1988 à 2006, est cité à de nombreuses reprises comme l'un des responsables ecclésiastiques ayant contribué à étouffer le scandale. Il y a eu depuis de nombreux appels à sa démission, y compris émanant de son propre clergé. 

Un cardinal accusé de mensonge. Le cardinal s'était défendu dans un communiqué, assurant que le rapport prouvait qu'il avait "agi avec diligence, dans l'intérêt des victimes et pour éviter de nouveaux abus". Ses défenseurs ont fait valoir qu'il avait sanctionné certains prêtres et même résisté à une injonction du Vatican de rétablir dans ses fonctions un prédateur. 

Mais le procureur général de Pennsylvanie, Josh Shapiro, l'a accusé de mentir : "Beaucoup de ses déclarations suite au rapport du grand jury sont en contradiction directe par les documents internes de l'Église et les archives secrètes. Ses déclarations trompeuses ne font qu'ajouter aux efforts de dissimulation."

Une première démission dans l'Église américaine. Avant la publication du rapport, l'Eglise catholique américaine avait déjà été secouée par la démission fin juillet du cardinal Theodore McCarrick, 88 ans, à la suite d'accusations d'abus sexuels sur un adolescent remontant à plusieurs décennies.