États-Unis : feu vert d'un juge au maintien d'une plainte pour corruption contre Trump

Donald Trump est accusé d'enfreindre la Constitution américaine en conservant ses parts dans un hôtel de Washington accueillant des représentants de gouvernements étrangers.
Donald Trump est accusé d'enfreindre la Constitution américaine en conservant ses parts dans un hôtel de Washington accueillant des représentants de gouvernements étrangers. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
C'est la première fois qu'un juge utilise les clauses anti-corruption de la Constitution dites clauses d'émoluments et les applique à un président en exercice, selon plusieurs médias.

Les poursuites contre le président Donald Trump, accusé d'enfreindre la Constitution américaine en conservant ses parts dans un hôtel de Washington accueillant des représentants de gouvernements étrangers, vont pouvoir suivre leur cours, a décidé un juge fédéral, Robert Messitte, qui siège dans l'État du Maryland.

Trump a refusé de publier sa déclaration de revenus. Cette affaire concerne les revenus tirés par le milliardaire du Trump International Hotel, situé non loin de la Maison-Blanche. Grâce à la décision mercredi du juge Messitte, elle peut passer à la phase de collecte des preuves. Si elle est maintenue - le ministère de la Justice peut faire appel -, cela signifie que les plaignants vont probablement chercher à obtenir des documents financiers relatifs aux affaires du président. Il a toujours refusé de divulguer de telles informations et en particulier de rendre publique sa déclaration de revenus, ce que ses prédécesseurs à la Maison-Blanche avaient pourtant pris coutume de faire.

Les clauses d'émoluments interdisent à un président de tirer profit financièrement de gouvernements étrangers et locaux. Or les plaignants - l'État du Maryland et le District of Columbia, c'est-à-dire la capitale Washington - estiment que Donald Trump enfreint ces clauses avec son hôtel qui est très populaire auprès des délégations gouvernementales étrangères et américaines.

"Risque d'influence abusive". "La propriété, seul ou avec une participation importante, d'une entreprise qui reçoit des centaines de milliers ou des millions de dollars par an de chiffre d'affaires avec l'un de ses biens hôteliers où l'on sait que des gouvernements étrangers et locaux séjournent (souvent avec l'objectif affiché de se mettre dans les bonnes grâces du président) soulève indubitablement le risque d'influence abusive, et entrerait bien dans le cadre des clauses" d'émoluments, a estimé le juge Messitte, dans sa décision.