En Tanzanie, le président ordonne aux détenus de travailler "jour et nuit"

Samedi, le président tanzanien, John Magufuli, a indiqué aux autorités carcérales que les prisonniers devront travailler "jour et nuit" et recevoir des "coups de pied" s'ils font preuve de "paresse". ILLUSTRATION
Samedi, le président tanzanien, John Magufuli, a indiqué aux autorités carcérales que les prisonniers devront travailler "jour et nuit" et recevoir des "coups de pied" s'ils font preuve de "paresse". ILLUSTRATION © ROBERT MICHAEL / AFP
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Samedi, le président tanzanien, John Magufuli, a indiqué aux autorités carcérales que les prisonniers devront travailler "jour et nuit" et recevoir des "coups de pied" s'ils font preuve de "paresse".

Les prisonniers devront travailler "jour et nuit" et recevoir des "coups de pied" s'ils font preuve de "paresse". Ses recommandations sont les ordres... du président tanzanien, John Magufuli. Le chef de l'Etat tanzanien a donné ces nouvelles instructions samedi alors qu'il procédait à l'investiture du nouveau commissaire général des prisons, Faustine Martin Kasike. 

"Assenez-leur des coups de pied". C'est une honte pour le pays de continuer à nourrir les prisonniers. Toutes les prisons ont des champs, il faut que les prisonniers cultivent. Certains membres du personnel des prisons n'ont pas de logement. Faites travailler les prisonniers, qu'ils fabriquent des briques nuit et jour", a-t-il affirmé. 

Avant de poursuivre : "S'ils font preuve de paresse, assenez-leur des coups de pied. Vous avez là une main-d'oeuvre, gratuite en plus". Le président tanzanien a également fait le lien entre le manque d'activité des prisonniers et la consommation de drogue et l'homosexualité. 

Réprimer la liberté d'expression. Ce dernier a aussi demandé aux autorités carcérales de mettre un terme aux visites conjugales en prison. "Un homme est emprisonné, laissant dans la communauté sa femme et un surveillant de prison reçoit un jour cette femme et autorise le prisonnier à faire des choses qu'il n'est pas censé faire durant sa détention. Je ne veux plus entendre parler de cela", a lancé le président

Depuis son accession au pouvoir en 2015, le président Magufuli a été critiqué par des organisations de défense des droits de l'homme et de la société civile pour son autoritarisme. Ses détracteurs l'accuse de réprimer l'opposition et la liberté d'expression.

Ce style a nourri sa popularité mais il semble alimente désormais alimenter décote du président. Selon un sondage de l'ONG Twaweza ("Nous pouvons y arriver" en swahili) publié début juillet, 55% des Tanzaniens approuvent John Magufuli, le plus faible taux jamais enregistré pour un président de ce pays, contre 96% deux ans plus tôt.