A la frontière, les mesures anti-migratoires ont été nettement renforcées. 1:08
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Théo Maneval , modifié à
Le Premier ministre Viktor Orbàn, qui brigue un troisième mandat d'affilée, dimanche, a basé sa campagne sur le rejet des migrants. Dans les faits, les arrivées de réfugiées sont déjà largement réduites depuis trois ans. 
REPORTAGE

Rien que le bruit du vent, entre les barbelés. À Röszke, à la frontière hongro-serbe, il y a longtemps que les habitants n'ont plus vu un réfugié. Pourtant, le Premier ministre Viktor Orbàn, qui brigue un troisième mandat d'affilée, dimanche, a à nouveau axé sa campagne sur le rejet des migrants. Presque son seul thème de campagne, alors que les arrivées de réfugiés ne se font plus qu'au compte-gouttes depuis près de trois ans. 

"Un énorme sentiment de sécurité". Avant cela, des files de centaines de migrants venus de Serbie se massaient à la frontière. Mais la construction d'une immense clôture y a mis un point final. "La clôture nous a donné un énorme sentiment de sécurité, Orban a bien fait", estime Aneta. "C'était horrible en 2015, il y avait des ordures partout, les gens avaient très peur. On fermait les fenêtres de peur que les migrants jettent quelque chose, qu'on attrape des maladies..." 

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"Juste pour gagner les élections". Conséquence : le nombre de demandes d'asile en Hongrie est passé de 175.000 il y a trois ans à 3.000 seulement l'an passé. Une réduction qui limite la portée de la rhétorique du Premier ministre, basée sur la peur de l'invasion. "Il y a tellement de policiers qu'ils ne savent plus quoi en faire !", témoigne une retraitée. "Ils se chassent les uns les autres, à quoi ça sert ? Pendant ce temps, mon niveau de vie ne s'est pas amélioré !Tout ça c'est parce qu'Orbàn veut qu'on parle des migrants, juste pour gagner les élections." 

Dans l'un de ses tous derniers tracts, le Premier ministre accuse ses adversaires de vouloir démanteler la clôture, et provoquer l'envahissement de la Hongrie.