EDITO - "Les djihadistes français retenus en Syrie, un levier formidable pour les Turcs"

L'offensive turque au nord de la Syrie relance la crainte d'un retour de Daech, mais aussi que les djihadistes français retenus par les Kurdes ne soient libérés.
Les Turcs ont lancé leur offensive au nord de la Syrie… Ils appellent les Européens à reprendre leurs ressortissants qui sont actuellement prisonniers des Kurdes. Cette offensive réveille aussi la crainte d'un retour en force de Daech... Crainte aussi, que les milliers de djihadistes, actuellement aux mains des Kurdes, dont environ 400 Français, se retrouvent dans la nature... C'est l'éclairage internationale de Vincent Hervouët.
Le Conseil de sécurité s’agite… Partout sonne le tocsin pour que les Turcs n’aillent pas trop loin. Mais dans les camps du Kurdistan, l'espoir renaît. C’est là que survit l’Etat islamique. Au milieu de la foule misérable, il y a un Etat croupion, une armée qui attend son heure, 12 000 hommes, 120 000 sympathisants.
Il y a Derik ou sont enfermés les terroristes étrangers, notamment plusieurs centaines de Français. Il y a les prisonniers de Roj, d’Aïn Issa, de Qamishli, qui attendent le chaos. Ils veulent rallier Idlib, dernier bastion du djihad. Il y a enfin l’annexe du camp d’Al Hol où les djihadistes en niqab imposent un matriarcat implacable et sans visage, où les enfants sont dressés à la haine des mécréants.
Les camps du Kurdistan sont le campus de Daech, pas le terminus. Les peshmergas ont désormais mieux à faire que garde chiourmes.
Depuis un an, la France a tour à tour souhaité que ses ressortissants soient jugés au Kurdistan… puis livrés aux tribunaux irakiens… elle a envisagé le rapatriement de 250 mineurs, puis elle a reculé… avant de ramener quelques veuves et orphelins. Pas d’anticipation, juste des précautions. Une seule politique, celle de l’Autruche. C’est une bombe à retardement et le compte à rebours se termine.