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Vincent Hervouet, édité par Laetitia Drevet , modifié à
L'homme qui a tué deux personnes vendredi lors d'une attaque à Londres avait été condamné pour des infractions terroristes en 2012. Boris Johnson s'est saisi de l'événement, et promet désormais une justice plus ferme face aux djihadistes si son parti emporte les élections générales prévues à la mi-décembre, explique Vincent Hervouët. 

L’Etat Islamique a revendiqué l’attaque au couteau qui a fait deux morts et trois blessés vendredi à Londres. L’attentat bouscule la campagne électorale, les élections générales britanniques ayant lieu le 15 décembre prochain. Boris Johnson, le premier ministre actuel, promet que la justice sera désormais plus ferme face aux djihadistes. Ses adversaires, quant à eux, dénoncent une récupération scandaleuse. Explications de notre chroniqueur, Vincent Hervouët. 

Boris Johnson avait suspendu sa campagne. Elle est repartie de plus belle et elle embarque Usman Khan, le terroriste dont l'attaque au couteau a fait deux morts à Londres vendredi. Le Premier ministre avait déjà promis le Brexit et un programme anti-austérité. Comme un camelot qui rajoute un bonus, il brandit maintenant un arsenal judiciaire anti-terroriste. Des peines plancher : 14 ans pour infraction terroriste. Plus aucune libération conditionnelle pour les fanatiques. Et si nécessaire, des rétentions de sécurité. Il n’a pas encore proposé l’expulsion des suspects, la double peine, la déchéance de nationalité, le bagne. Mais il reste dix jours de campagne. 

"L'opposition s'indigne"

En prime, le Premier ministre accuse les travaillistes d’être responsables de la loi qui a assuré à Usman Khan une sortie automatique au bout de six ans, alors qu’il avait été condamné à 16 ans de prsion. Evidemment, l’opposition s’indigne ! Et la presse aussi, car les héros qui ont maîtrisé le terroriste sont d’anciens délinquants dont l’un en permission. En général, après l’attentat, c’est l’union sacrée. Il y a des coupables, les terroristes. Mais pas de responsable. Aucun ministre de l’intérieur ne démissionne. Aucun magistrat n’est limogé. Comme si le terrorisme islamiste était une fatalité. 

Boris Johnson est transgressif. Il ose dire : "Donnez moi une majorité et je vous protégerai du terrorisme." C’est de la démagogie. Mais il regarde en face les failles du dispositif judiciaire. L’attentat de Londres démontre que personne ne sait mesurer le degré de radicalisation d’un salafiste. Ni comment le neutraliser.