Drones de l'armée US : Washington sous-estime le nombre de civils tués

Drone militaire français 1280x640 / DOMINIQUE FAGET / AFP
Un drone militaire français © DOMINIQUE FAGET / AFP
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C.M. avec AFP
Selon une enquête du site américain The Intercept, le gouvernement américain sous-estime les pertes civils causées par les frappes de drones. 

Les pertes civiles liées aux frappes de drones américaines visant des extrémistes sur plusieurs terrains d'opérations sont sous-estimés par l'administration américaine, estime le site d'investigation The Intercept.

"La machine à tuer". Dans un dossier intitulé "La machine à tuer", The Intercept publie une série de documents secrets, qui lui ont été remis par un professionnel du renseignement américain. Ces documents montrent entre autres que lors d'une Opération Haymaker, dans le nord-est de l'Afghanistan entre janvier 2012 et février 2013, les frappes de drones des forces spéciales américaines ont tué plus de 200 personnes, dont seulement 35 étaient les cibles visées.

90% des personnes non-visées. Sur une sous-période de cinq mois pendant cette opération, 90% des personnes tuées n'étaient pas des personnes visées, selon The Intercept. Les documents montrent aussi que les militaires américains ont désigné ces victimes dans leurs statistiques comme des "ennemis tués au combat". Cette manière de désigner toutes les victimes masculines comme des combattants, sauf preuve du contraire, est "folle", selon le professionnel du renseignement cité par The Intercept. "Mais nous nous sommes habitués à cela. Les agences de renseignement, le JSOC (forces spéciales américaines procédant aux frappes), la CIA (qui effectue aussi des frappes de drones), et tous ceux qui aident et soutiennent ces programmes, ils n'ont pas de problème avec ça".

"Aussi transparent que possible". Interrogé jeudi sur l'enquête du site d'investigation, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest a estimé que le président Obama tentait d'être "aussi transparent que possible sur les opérations antiterroristes" dans le monde. "Et le fait que ces opérations vont très loin pour éviter les victimes civiles", a-t-il ajouté, "c'est un contraste assez saisissant avec des organisations comme les talibans qui clairement mènent des opérations contre des civils innocents, dans une stratégie coordonnée pour fomenter la violence et les troubles".