Donald Trump peut-il être interdit de séjour en Grande-Bretagne ?

Capture d'écran de la pétition qui réclame l'interdiction de séjour de Donald Trump en Grande-Bretagne
Capture d'écran de la pétition qui réclame l'interdiction de séjour de Donald Trump en Grande-Bretagne © DR
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M.D avec AFP
C’est ce dont les députés britanniques vont débattre lundi, à la Chambre des représentants.

Donald Trump persona non grata au Royaume-Uni. Une pétition, qui réclame d'interdire Donald Trump de séjour dans le pays, a atteint plus de 500.000 signatures et va donc être examinée lundi par la Chambre des représentants. Mais la demande a peu de chance d’aboutir.

Pourquoi cette pétition ? La pétition a été lancée par Suzanne Kelly, une habitante de la ville d’Aberdeen en Ecosse – région dont est originaire la mère de Donald Trump - lassée par les discours du milliardaire américain, qu’elle juge haineux et islamophobes. Le texte, posté sur le site du Parlement britannique avait récolté, en seulement 24 heures, plus 100.000 signatures.

Le lancement de la pétition avait, en fait, coïncidé avec de nouvelles déclarations fracassantes de Donald Trump. Le candidat à l’investiture républicaine avait déclaré qu’il s’opposait "temporairement" à l’entrée des musulmans aux Etats-Unis. Il avait de plus affirmé qu'il existait à Paris et à Londres des zones radicalisées où les policiers refusaient d'entrer, une assertion immédiatement démentie dans les deux capitales.

Pourquoi les députés l’examinent-elle ? Parce que c’est la règle. Selon la législation britannique en vigueur, la commission est saisie dès qu'une pétition dépasse les 100.000 signatures. Celle contre Donald Trump a recueilli environ 568.000 signatures.

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Que vont faire les députés ? Les députés britanniques débattent  de la pétition lundi. Ce débat n’aura pas lieu dans la Chambre des représentants proprement dite, mais dans une petite pièce à Westminster Hall, la plus vieille partie du palais de Westminster. Et – c’est le plus important - il n'y aura pas de vote à la fin. Il n’y aura donc pas de décision prise lundi, mais un simple avis émis par les parlementaires. La décision revient au secrétaire d’Etat à l’Intérieur.

Le Premier ministre britannique David Cameron avait qualifié les déclarations de Donald Trump de "clivantes, stupides et fausses". "S'il venait dans notre pays, nous serions tous unis contre lui", avait-t-il ajouté.

Quelles seraient les retombées ? Elles pourraient être assez conséquentes car le milliardaire américain et candidat à la primaire républicaine est prêt à renoncer à un milliard de dollars d'investissements en Grande-Bretagne si on lui interdit d'entrer dans le pays.

L'empire économique de Donald Trump, la Trump Organisation, affirme que l'Américain prévoit d'investir 700 millions de livres (950 millions d'euros, un milliard de dollars) dans deux golfs qu'il possède en Ecosse. "Toute action de restriction des déplacements obligerait la Trump Organisation à mettre immédiatement un terme à ces investissements et à tous les investissements futurs que nous envisageons au Royaume-Uni", affirme le porte-parole George Sorial dans un communiqué.

Le Parlement britannique "créerait un précédent dangereux et enverrait au monde le terrible message que le Royaume-Uni s'oppose à la liberté d'expression et ne souhaite pas attirer d'investissements sur son sol", poursuit-il.