Donald Trump ironise sur le recul d'Emmanuel Macron et sur l'accord de Paris

"Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d'accord sur la conclusion à laquelle j'avais abouti il y a deux ans", a tweeté Donald Trump.
"Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d'accord sur la conclusion à laquelle j'avais abouti il y a deux ans", a tweeté Donald Trump. © SAUL LOEB / AFP
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avec AFP , modifié à
En pleine crise des "gilets jaunes", Donald Trump a ironisé mardi sur les concessions faites par Emmanuel Macron aux manifestants en dénonçant une nouvelle fois l'accord de Paris qu'il juge "mauvais".

Le président américain Donald Trump a ironisé mardi sur les concessions faites par son homologue français Emmanuel Macron aux "gilets jaunes" sur les taxes sur les carburants, estimant qu'elles démontraient que l'accord de Paris sur le climat était voué à l'échec.

Une pique ironique. Englué dans une crise qui a atteint un paroxysme samedi avec des scènes de guérilla urbaine à Paris, le gouvernement français a annoncé un moratoire sur la hausse de la taxe carbone et un gel des tarifs du gaz et de l'électricité. "Je suis heureux que mon ami Emmanuel Macron et les manifestants à Paris soient tombés d'accord sur la conclusion à laquelle j'avais abouti il y a deux ans", a tweeté Donald Trump, dont les relations avec le président français - un temps au beau fixe - se sont singulièrement refroidies ces derniers mois.

Un accord largement critiqué par Trump. "L'accord de Paris est fondamentalement mauvais car il provoque une hausse des prix de l'énergie pour les pays responsables, tout en donnant un blanc-seing à certains des pires pollueurs au monde", a ajouté le locataire de la Maison-Blanche, qui a annoncé quelques mois après son arrivée au pouvoir le retrait des États-Unis de l'accord de Paris. Quelques heures après cette annonce qui avait provoqué la stupéfaction à travers le monde, Emmanuel Macron avait accusé Donald Trump d'avoir commis une "erreur pour son pays" et "une faute pour l'avenir de la planète". 

"Je veux de l'air propre et de l'eau propre et j'ai fait des avancées importantes pour améliorer l'environnement en Amérique", a encore écrit mardi le président américain, qui remet régulièrement en cause, au mépris du consensus scientifique, l'existence du changement climatique ou le rôle des activités humaines dans ce phénomène. 

Une critique en pleine COP24. Cette nouvelle attaque frontale du 45ème président des États-Unis contre l'accord de Paris intervient au moment même où près de 200 pays sont réunis depuis dimanche à Katowice, en Pologne, pour la 24ème conférence mondiale sur le climat.

Un tweet polémique. Un peu plus tôt dans la journée, il s'était déjà immiscé, de manière plus indirecte, dans le débat politique français, en retweetant le message d'un commentateur conservateur selon lequel la France est secouée par des émeutes "en raison de taxes d'extrême gauche sur l'essence". "Les médias n'en parlent presque pas. L'Amérique est en plein boum, l'Europe brûle. Ils veulent cacher la rébellion de la classe moyenne contre le marxisme culturel", avait écrit Charlie Kirk, créateur de l'organisation conservatrice Turning Point USA.

"Les gens scandent 'Nous voulons Trump' dans les rues de Paris", avait ajouté, contre tout évidence, ce jeune homme dans ce message auquel @realDonaldTrump offre la caisse de résonance de ses 55 millions d'abonnés sur Twitter. Or il semblerait que Charlie Kirk se soit basé sur une vidéo publiée le 2 décembre sur Twitter et relayée au moins 17.000 fois. Mais de toute cette évidence, cette vidéo, présentée comme ayant été filmée en France, vient en réalité de Londres, et date probablement de juin.

 

"Pas de commentaire", rétorque l'Élysée. L'Élysée a choisi mercredi de s'abstenir de commenter le tweet moqueur envers Emmanuel Macron de son homologue américain Donald Trump. "Pas de commentaire", a répondu l'entourage du président, alors que les relations entre les deux chefs d'État se sont singulièrement refroidies ces derniers mois.