Vladimir Poutine a tenu un discours ce vendredi sur l'annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie. 1:12
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Nicolas Tonev , modifié à
Vladimir Poutine a signé l'annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie ce vendredi, après un discours d'une quarantaine de minutes prononcé au Kremlin. Une prise de parole de parole à son image, où le président russe a fait appel à l'histoire, utilisé une rhétorique anti-occidentale et opéré un renversement de situation du conflit.
DÉCRYPTAGE

Il n'y avait que du Vladimir Poutine dans le texte. Le président russe a tenu un discours ce vendredi au Kremlin consacré à l'annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie, suite aux référendums dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. La prise de parole du maître du Kremlin s'est révélé être un discours 100% Poutine.

Des régions ukrainiennes russes depuis toujours

Le dirigeant a convoqué l'histoire millénaire entre Russie et Ukraine, qui voudrait que les régions en guerre soient en réalité russes depuis toujours, et que les années ukrainiennes ne soient qu'un accident de l'histoire. Un accident que Vladimir Poutine veut corriger, en quelque sorte, en protégeant les populations russophones d'un "génocide".

Dénoncer le colonialisme économique et idéologique de l'Occident

Dans ce discours, le maître du Kremlin a aussi utilisé la rhétorique anti-occidentale, le colonialisme économique et idéologique de l'Occident. Des propos tenus à destination des pays potentiellement compréhensifs ou alliés, et surtout à destination de la population russe. C'est important dans ce contexte, où le peuple est effrayé par la mobilisation militaire.

Il s'agit de la réaffirmation de valeurs et d'arguments sociétaux sur la dégénérescence des mœurs. C'est l'Ouest, contre lequel il faut se défendre, et cette stratégie marche très bien dans le pays.

C'est Kiev qui doit cesser le feu

Enfin, Vladimir Poutine a usé d'un classique renversement de situation : c'est l'Ukraine qui a agressé, c'est Kiev qui doit cesser le feu et revenir à la table des négociations. Finalement, en dehors de l'accusation contre l'Occident pour le sabotage des gazoducs et les annexions, ce discours prononcé ce vendredi n'apprend rien de neuf.

En creux, cette prise de parole rappelle que dorénavant, bombarder les nouvelles régions russes signifie bombarder la Fédération de Russie. Le niveau d'incertitude quant à ses nouvelles conséquences en termes de réplique reste total.