Crise migratoire : "La question migratoire est la première à régler pour l'Europe"

Pour Jean-Dominique Giuliani, l'Europe doit coopérer pour trouver une réponse à la question migratoire.
Pour Jean-Dominique Giuliani, l'Europe doit coopérer pour trouver une réponse à la question migratoire.
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Ugo Pascolo , modifié à
Pour Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Shuman, si la coopération entre les pays européens est vitale, pour trouver une solution à la question migratoire, elle ne doit pas se faire avec les 28 pays membres.
INTERVIEW

"La question migratoire est la première à régler pour l'Europe". Invité d'Europe 1 Week-end samedi, Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schuman, qui œuvre en faveur de la construction européenne, plaide pour une entente européenne pour résoudre la crise migratoire après une semaine de tensions autour de l'Aquarius. "Le moindre conflit génère un flux de migrants immaîtrisable sur nos côtes et depuis l'an 2000, au moins 30.000 personnes sont mortes en méditerranée". 

"On a besoin de l'immigration, mais elle n'est pas régulée correctement". "Il faut mettre la question migratoire sous contrôle, c'est-à-dire la mettre sous contrôle", explique Jean-Dominique Giuliani au micro d'Europe 1. "On a besoin de l'immigration, mais elle n'est pas régulée correctement. (...) C'est une affaire complexe dans laquelle il faut faire attention à ce que les passions ne déforme pas les réalités : le refus de Matteo Salvini d'accueillir l'Aquarius est illégal. Pendant sa campagne électorale, il a expliqué que les ONG font commerce des migrants, ce qui est faux. Il a refusé un bateau qui a été 'approvisionné' en migrants par les gardes-côte italiens alors que la Sicile recevait en même temps un autre navire avec 900 migrants à bord", rappelle-t-il. "Donc c'est une instrumentalisation à des fins de politique intérieure !". 

Si on ne travaille pas ensemble, "on ne trouvera pas la solution". "Mais la France à fait sa part dans l'immigration, même si elle n'est pas confrontée à la même migration que l'Italie", tempère le directeur de la fondation Robert Schuman. "Mais je n'ai pas l'impression qu'à 28 on va réussir à décider quelque chose d'intelligent, parce qu'on est trop divisé. Il faut que les pays concernés se mettent d'accord au moins sur le statut des réfugiés. (...) La France n'a pas laissé l'Italie et la Grèce seuls : on a dépensé beaucoup d'argent, on a des policiers sur place en Grèce. Il faut travailler ensemble et si on ne le fait pas, on ne trouvera pas la solution", martèle-t-il.