Crise des Rohingyas : le pape appelle le monde à "des mesures décisives"

Le pape François est sorti de son silence diplomatique sur la question des Rohingyas.
Le pape François est sorti de son silence diplomatique sur la question des Rohingyas. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le pape François est sorti de son silence diplomatique sur la question dès sa première allocution. Il n'a toutefois pas employé le terme "Rohingya", lui préférant celui de "réfugiés arrivés en masse de l'État Rakhine".

Le pape a appelé jeudi depuis le Bangladesh la communauté internationale à "des mesures décisives" face à l'exode des Rohingyas, notamment une "aide matérielle immédiate" pour faire face à cette crise humanitaire qui submerge ce pays d'Asie du Sud.

Sans employer le terme "Rohingya". Arrivé à Dacca jeudi après-midi après une visite de quatre jours en Birmanie, le pape François est sorti de son silence diplomatique sur la question dès sa première allocution. Il n'a toutefois pas employé le terme "Rohingya", lui préférant celui de "réfugiés arrivés en masse de l'État Rakhine", la région épicentre des troubles en Birmanie. En Birmanie, l'Église locale avait fortement incité le pape argentin à à ne pas utiliser l'expression "Rohingya", taboue dans ce pays bouddhiste, lui suggérant de parler plutôt des musulmans "de l'Etat Rakhine", formule neutre que le pape a retenue finalement au Bangladesh.

Le monde doit offrir "une assistance matérielle immédiate au Bangladesh". "Il est nécessaire que la communauté internationale mette en oeuvre des mesures décisives face à cette grave crise", a surtout plaidé le pape. "Non seulement en travaillant pour résoudre les questions politiques qui ont conduit à ce déplacement massif de personnes, mais aussi en offrant une assistance matérielle immédiate au Bangladesh dans son effort pour répondre efficacement aux besoins humains urgents".

Hommage à l'accueil du Bangladesh envers les réfugiés. Il a a aussi rendu un hommage appuyé à l'accueil par le Bangladesh de quelque 900.000 Rohingyas ayant fui la Birmanie, dont une marée humaine de plus de 620.000 réfugiés qui a afflué ces trois derniers mois sur le sud du Bangladesh pour échapper à ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique menée par l'armée. "Au cours des derniers mois, l'esprit de générosité et de solidarité, signes caractéristiques de la société du Bangladesh, a été observé de manière très vive dans son élan humanitaire en faveur des réfugiés arrivés en masse par l'État de Rakhine, leur procurant un abri temporaire et les premières nécessités pour vivre", a-t-il souligné.

Une visite "principalement destinée à la communauté catholique". "Aucun d'entre nous ne peut manquer d'être conscient de la gravité de la situation, de l'immense coût imposé par les souffrances humaines et les conditions de vie précaires de si nombreux de nos frères et sœurs, dont la majorité sont des femmes et des enfants, rassemblés dans des camps de réfugiés", a encore commenté le pape. Il a a souligné que sa visité était "principalement destinée à la communauté catholique du Bangladesh", tout en qualifiant de "moment privilégié" une rencontre interreligieuse et œcuménique prévue vendredi. A cette occasion, il s'entretiendra en outre avec un petit groupe de réfugiés rohingyas venus de l'immense camp de réfugiés du pays. "Ensemble nous prierons pour la paix", a précisé Jorge Bergoglio.