Le bilan de l'épidémie de coronavirus s’alourdit en Italie, en faisant le pays européen le plus touché. Le nombre de morts est monté à dix après le décès mardi soir de trois personnes âgées. Au-delà de la situation sanitaire, le volet économique préoccupe aussi beaucoup de notre côté des Alpes. Des centaines d’entreprises italiennes sont installées en région Rhône-Alpes. L'Italie constitue le troisième plus gros marché étranger dans la région. Et ces entreprises sont très inquiètes.
"Les industriels français n'exportent pas de produits parce qu'ils ont peur"
Mauro Vittorini a eu le téléphone collé à l'oreille toute la journée. Avec l'épidémie de coronavirus, le PDG d'Hic Aciers s'inquiète pour la santé de ses entreprises associées. Il achète 15.000 tonnes de métal par an dans le nord de l'Italie. "Il y a une inquiétude des plus complètes parce que personne ne sait quoi faire dans les prochains mois", confie-t-il.
Le chef d'entreprise vient de recevoir un mail d'un collègue d'ArcelorMittal qui l'inquiète particulièrement. "Il y a des rumeurs de contrôles sanitaires aux frontières", lui dit-on. Uniquement des rumeurs, mais c'est révélateur de l'ambiance pour Annibale Fracasso, de la chambre de commerce italienne de Lyon. Après la Chine, l'Italie devient le pays à éviter. "Les industriels français n'exportent pas de produits parce qu'ils ont peur que leur camion et leur personnel aillent en Italie et reviennent avec le problème viral ou restent bloqués là-bas."
Un festival culinaire en Bourgogne est déjà en sursis, prévient-il. Tout comme, et c'est symbolique, la présence de l'Italie et de son terroir au salon mondial du tourisme à Paris la semaine prochaine.