Corée du Nord : le fils en exil de Kim Jong-Nam s'exprime dans une vidéo

Kim Han-Sol, corée du nord, vidéo crédit : capture d'écran - 1280
Le jeune homme affirme être Kim Han-Sol, le fils de Kim Jong-Nam, assassiné en Malaisie © capture d'écran
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M.R. avec AFP
La Corée du Sud a confirmé qu'il s'agissait bien du fils de Kim Jong-Nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen assassiné en février en Malaisie.

"Je m'appelle Kim Han-Sol, de Corée du Nord, membre de la famille Kim." La vidéo d'un jeune homme se présentant comme le fils de Kim Jong-Nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen assassiné en février en Malaisie, a été publiée mercredi sur YouTube. Il s'agit de la première déclaration d'un membre de la famille depuis le crime. Jusqu'à présent, la Corée du Nord avait toujours refusé de confirmer l'identité de la personne assassinée à l'aéroport de Kuala Lumpur.

"Nous espérons que ça va aller mieux". Dans la vidéo publiée mardi, le jeune homme s'exprime en anglais. Pour prouver son identité, il montre son passeport diplomatique nord-coréen. Mais la page sur laquelle figurent tous les détails est recouverte. "Mon père a été tué il y a quelques jours. Je suis actuellement avec ma mère et ma soeur. Nous sommes très reconnaissants...", poursuit-il, avant que le son ne soit coupé et que les mouvements de sa bouche ne soient masqués. "Nous espérons que ça va aller mieux bientôt", conclut-il dans un sourire forcé.

Le neveu de Kim Jong-Un. L'agence de renseignement sud-coréenne a confirmé que l'homme qui s'exprime dans cette vidéo de 40 secondes est bien Kim Han-Sol, le neveu de Kim Jong-Un. Une vidéo qui par ailleurs est la seule à être hébergée sur la chaîne YouTube d'un groupe auparavant inconnu au nom de Cheollima Civil Defense (CCD). "L'homme est en effet Kim Han-Sol", a déclaré un porte-parole de l'agence de renseignement, se refusant à communiquer toute autre information, notamment sur l'endroit où il se trouve.

Son père, Kim Jong-Nam, un critique du régime nord-coréen qui vivait en exil, a été empoisonné le 13 février à l'aéroport international de Kuala Lumpur. Deux femmes lui ont projeté un puissant neurotoxique (le VX, une version plus mortelle du gaz sarin) au visage. Selon la Corée du Sud, cette attaque aurait été perpétrée par Pyongyang.

Ancien étudiant à Paris. Kim Han-Sol, 21 ans, serait lui diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris après avoir été élève au lycée international de Mostar, dans le Sud de la Bosnie. Il aurait vécu en exil avec ses parents et sa soeur à Macau, région administrative chinoise. Malgré ses visites annuelles dans son pays natal, il n'aurait jamais rencontré son grand-père, l'ancien leader Kim Jong-Il décédé en 2011, ni son oncle, rapportait Le Figaro en 2013.

Perçu comme un potentiel rival. Le jeune homme aurait disparu avec sa mère et sa soeur à la suite du décès de son père. En raison de sa lignée sanguine, il pourrait être perçu comme un rival pour le régime de la Corée du Nord, dirigé de manière totalitaire par son oncle, Kim Jong-Un. D'autant plus qu'il ne semble pas partager les idées du dirigeant nord-coréen. En octobre 2012, il a accordé une interview télévisée à l'ancienne sous-secrétaire générale des Nations unies, Elisabeth Rehn, dans laquelle il a qualifié son oncle Kim Jong-Un de "dictateur".

Le jeune étudiant s'est également attiré les foudres de Pyongyang lorsqu'en 2011, il affirmait que le "capitalisme était une bonne chose". Décrit comme un jeune homme "adorable, très brillant, charismatique, avec beaucoup d'idéalisme" par le proviseur de son lycée dans le South China Morning Post, Kim Han-Sol a reçu une éducation à mille lieues de la Corée du Nord.