Californie : des milliers d'amnisties pour des condamnations liées à la marijuana

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Cette amnistie permet de réduire les peines liées à la vente et à la consommation de marijuana à de simples infractions © JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
La ville californienne de San Francisco a lancé une amnistie rétroactive "légalisant la possession et la consommation de marijuana à usage récréatif".

La ville de San Francisco, l'une des plus progressistes des États-Unis et frontalement opposée à l'administration Trump, a lancé une amnistie sur toutes les condamnations liées à la marijuana remontant jusqu'à 1975.

Une amnistie rétroactive. Le bureau du procureur de San Francisco a indiqué mardi qu'il allait "appliquer rétroactivement la mesure (...) légalisant la possession et la consommation de marijuana à usage récréatif", adoptée en novembre 2016, "à des infractions et condamnations pénales remontant à 1975". Le bureau du procureur George Gascon va donc examiner jusqu'à 8.000 condamnations et infractions passées à la lumière de la nouvelle législation, d'après un communiqué.

"Réparer les dégâts causés par la désastreuse guerre contre la drogue". La porte-parole de la procureure de San Diego, Summer Stephan, a précisé que la ville balnéaire située à la frontière du Mexique avait pris des mesures similaires pour effacer des casiers judiciaires liés au cannabis depuis déjà un an.

"Bien que les politiques liées à la drogue fassent un pas en arrière au niveau fédéral, San Francisco prend une fois de plus l'initiative de réparer les dégâts causés par la désastreuse (...) guerre contre la drogue", a commenté le procureur George Gascon. "Une condamnation pénale peut être une barrière à l'emploi, au logement et à d'autres subvention", fait-il valoir. Gavin Newson, l'un des adjoints du gouverneur de Californie et ex-maire de San Francisco, met en avant les "vies brisées par un système pénal de la marijuana coûteux, brisé et racialement discriminatoire". 

Mettre fin à certaines discriminations. Le procureur Gascon souligne que la "guerre contre la drogue", surnom de la politique fédérale de lutte contre les stupéfiants menée pendant des années, a entraîné des "arrestations inégales à travers les groupes raciaux", les Afro-américains et les Hispaniques faisant l'objet de plus fréquentes interpellations et incarcérations que les blancs, bien que "de multiples études aient démontré que la consommation et vente de drogue est équivalente quelles que soient les races".

En Californie, plusieurs villes comme Los Angeles ou Oakland, et Portland en Oregon, tentent de remédier à ces disparités et mettent en place des mesures de "justice réparative", en donnant par exemple la priorité aux Afro-américains ou Hispaniques dans l'attribution de licences de commercialisation.

Le cannabis largement légalisé. Huit États américains dont le Colorado et l'État de Washington en plus de la capitale fédérale ont déjà légalisé la drogue douce à usage récréatif, et trente États avec la capitale Washington DC l'ont légalisée à usage thérapeutique, mais elle reste illégale au niveau fédéral, placée sur le même plan qu'une drogue dure comme l'héroïne. Si l'administration Obama avait levé le pied sur les arrestations et poursuites liées à la marijuana, le gouvernement du républicain Donald Trump et son ministre de la Justice ont au contraire durci le ton.